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    Dossier documentaire réalisé par Serge Monmarché, Professeur au service éducatif des archives départementales de la Seine-Maritime

    (les documents présentés sont libres de droits et peuvent être utilisés par les enseignants qui le souhaitent)



    Ce dossier a été élaboré à pa rtir de documents conservés aux archives départementales de Seine-Maritime. Il a pour but de mettre à disposition des enseignants des exemples de sources écrites d'origine locale, peu diffusées, afin de les utiliser en classe. Pour les élèves, c'est un premier contact avec les archives, qui peut être approfondi par la consultation sur place d'autres documents.

    Les abandons d'enfants fournissent un éclairage original sur deux problèmes majeurs du XVIIIème siècle pré- révolutionnaire : la misère urbaine et la façon dont l'Etat y répond.
    En effet, les abandons sont, le plus souvent, motivés par des difficultés financières ; ils augmentent ou baissent donc en fonction de la situation économique générale. Les billets d'exposition évoquent souvent cette misère, et les procès-verbaux en font aussi écho.
    Ces enfants, très nombreux dans les grandes villes, doivent être pris en charge. Il faut d'abord leur permettre de survivre, tâche manifestement difficile, puis leur assurer une éd ucation morale et religieuse indispensable et enfin leur permettre de s'intégrer dans la société en leur fournissant un travail. Tout ceci est en grande partie assuré par les institutions hospitalières, d'où proviennent la majorité des documents proposés dans ce dossier.

    • Document 1 : la pratique de l'exposition

    Il s'agit d'une pratique ancienne et courante. De nombreux enfants sont abandonnés devant un lieu "d'accueil" potentiel, église ou hôpital ; pour favoriser l'anonymat, l'hôpital-général de Rouen fera même installer un "tour" permettant aux enfants de se retrouver à l'intérieur du bâtiment en toute discrétion. Le trousseau qui les accompagne permet de juger de la situation sociale de leurs parents (certains enfants illégitimes sont d'ailleurs parfois richement dotés). Un billet explique souvent les raisons de l'abandon : la misère, une famille trop nombreuse, l'absence du père sont les causes les plus souvent évoquées. On y apprend aussi le prénom de l'enfa nt, son âge et s'il est baptisé. Par sécurité, les "trouvés" sont de toute façon rebaptisés. Se trouve parfois une "marque" avec l'enfant, bijou, pièce ou carte qui pourrait permettre sa reconnaissance future. En effet, l'abandon est, dans l'esprit de beaucoup de parents, une solution provisoire. Peu pourtant reviennent chercher leur enfant.

    Le document proposé est un billet d'exposition de 1785. L'écriture est maladroite, l'orthographe approximative. Cette famille, d'origine modeste, réclame assistance pour une petite fille de vingt mois. Le mot s'adresse directement au personnel de l'hôpital-général.

     

    • Document 2 : procès-verbal d'exposition

    Les découvertes d'enfants abandonnés ont été réglementées dès le Moyen-Âge. Chacune d'entre elles donne lieu à l'établissement d'un procès-verbal. Y sont consignées différentes informations : lieu et date de la découverte, nom, âge et état de santé de l'enfant, inventaire des effets qui l'accompagnaient. Le "trouvé" est conduit à l'hôpital-général, où il est rapidement baptisé. Il doit ensuite porter un collier numéroté permettant son identification.

    Le document présenté est un procès-verbal d'exposition de 1784, rédigé par une soeur de l'hôpital-général de Rouen. L'enfant exposé est un bébé de six mois, Julie. Découvert en mai, le bébé mourra en août. L'espérance de vie des "trouvés" était en effet dramatiquement faible.

     

    • Document 3 : sentence de police

    Les hôpitaux ne pouvaient prendre en charge tous les enfants abandonnés ; outre des problèmes de place, se posait la question de la nourriture de ces nourrissons. Une expérience de crèche fut bien tentée à Rouen mais les résultats furent catastrophiques. Tous les enfants, alimentés au lait de vache non chauffé, succombère nt en quelques mois. C'est pourquoi, la mise en nourrice restait la solution la plus simple. L'enfant trouvé était rapidement confié à une nourrice résidant à la campagne. Pour toucher sa pension, celle-ci devait présenter l'enfant à l'hôpital tous les six mois ; le collier prenait alors toute son importance pour vérifier son identité. De nombreux cas de mauvais traitements ou de substitutions sont recensés dans les archives judiciaires Rouennaises.

    Le document présenté est un extrait d'une affiche relatant une sentence de la police du bailliage de Rouen en 1777. Une nourrice résidant près de Ry est accusée de mauvais traitements auprès des nombreux enfants dont elle a la charge. L'affiche rappelle la loi de l'époque, pas plus de deux enfants par nourrice. La condamnation, affichée dans la paroisse, sera constituée par une amende et le paiement de dommages aux familles plaignantes.

     

    • Document 4 : réglement pour l' école de l'hôpital-général

    Les hôpitaux-généraux ne sont pas des lieux de soin, plutôt des lieux d'accueil. On y rencontre des orphelins, des personnes âgées, des invalides, mais aussi des mendiants. Pour ces derniers, l'accueil se transforme en enfermement provisoire ou définitif, la mendicité étant interdite au XVIIIème siècle. Les "trouvés", après la période de mise en nourrice, retournent (pour la minorité qui a survécu) à l'hôpital-général. Ils y reçoivent une éducation à la fois religieuse et professionnelle.

    Le document est un extrait du réglement de 1763 concernant l'école des enfants pauvres de l'hôpital-général de Rouen. On peut y constater que les journées sont longues et l'emploi du temps quasiment monastique. Trois temps bien distincts partagent la journée : religion, instruction, travail.

     

    • Document 5 : registre des enfants à la charge de l'hôpital général

    L'hôpital général n'est pas le destin définitif des trouvés. Les administrateurs du lieu tentent de "placer" leurs protégés auprès de différents employeurs. C'est une vocation mais aussi une nécessité budgétaire ; il faut faire de la place. Seuls les invalides peuvent rester, ainsi que certains jeunes dont les compétences peuvent être utiles. Régulièrement, les enfants sont "inspectés", leur état de santé, leurs progrès consignés dans un registre, ainsi que leurs perspectives d'avenir.

    Ce document est un "montage" à partir du registre du 26 fevrier 1752 consignant les inspections de ce jour, auxquelles ont été ajoutés des inspections postérieures et les sorties ou décès de certains. Jacques Bonmartel, estropié, restera à l'hôpital-général ; François felix est, à 17 ans, employé à la vitrerie de ce lieu ; Nicolas Haché devra attendre l'âge de 27 ans pour être placé chez un tailleur.



    Source: http://www-annexe.ac-rouen.fr


  • Registre mais aussi journal Book

     

    François GRANGIER, curé de la paroisse de Saint-Haon-le-Vieux au début du XVIIè siècle, a laissé des registres témoignant de façon très imagée de la vie du village.

    En voici 2 extraits assez croustillants :


    AD 42 - Saint-Haon-le-Vieux - BMS 1605-1623 - vue 48/104 



    « Le dimanche après la messe fête de Marie d’Août 1615, il s’est fait bataille sur la place publique car ceux d’Ambierle ont voulu faire les mauvais.

    Toutefois, ils ont bien été repoussés, le vicaire Messire Symon GRYVEL s’était emparé du gros bâton de la Croix avec lequel il faisait beaucoup de chemin. Il y en eut des blessés de part et d’autre. Néanmoins incontinent remis, personne ne s’est plaint à la justice ».

    ***************************


    AD 42 - Saint-Haon-le-Vieux - BMS 1605-1623 - vue 24/104



    « En 1612, le mardi jour de St Jean et St Paul, a été épousé Jean FORIAT en secondes noces avec une grande et grosse Benoîte qui avait demeuré chez Monsieur GACON, elle est fort nigre (de teint très mat), toutefois elle est de belle stature.

    Ils nous ont fait célébrer une messe pour les défunts et nous ont donné à dîner.

    La plus grande incommodité leur a été que les enfants de la ville leur ont mis leur pleine porte de Merde, chose fort indécente à cause de leur festin ».

    Source texte: http://www.loiregenealogie.org


  • L'Empire français apparaît ici dans tous ses subdivisions au 1er juillet 1812.


    Cent-trente-quatre départements (y compris les quatre départements catalans, au statut juridique incertain), les sept provinces illyriennes, intégrées à l'Empire mais non départementalisées, territoires auxquels s'ajoutent un État sous protectorat français, les îles Ioniennes (du moins ce qu'il en reste) et - mais uniquement de jure puisqu'elles n'ont plus aucun rapport avec la Métropole - les treize entités coloniales.

                                                LES 134 DÉPARTEMENTS DE L'EMPIRE (01.07.1812)

        N°

                       NOM

                                                            Chef-lieu

    1

      AIN

      Bourg

    2

      AISNE

      Laon

    3

      ALLIER

      Moulins

    4

      ALPES (BASSES)

      Digne

    5

      ALPES (HAUTES)

      Gap

    6

      ALPES-MARITIMES

      Nice (Niça)

    7

      APENNINS

      Chiavari

    8

      ARDÈCHE

      Privas

    9

      ARDENNES

      Mézières

    10

      ARNO

      Florence (Firenze)

    11

      ARRIÉGE

      Foix

    12

      AUBE

      Troyes

    13

      AUDE

      Carcassonne

    14

      AVEYRON

      Rodez

    15

      BOUCHES-DE-LA-MEUSE

      La Haye ('s Gravenhage)

    16

      BOUCHES-DE-L'ÈBRE

      Lérida (Lleida)

    17

      BOUCHES-DE-L'ELBE

      Hambourg (Hamburg)

    18

      BOUCHES-DE-L'ESCAUT

      Middelbourg (Middelburg)

    19

      BOUCHES-DE-L'YSSEL

      Zwolle

    20

    BOUCHES-DU-RHIN

    Bois-le-Duc ('s Hertogenbosch)

    21

    BOUCHES-DU-RHÔNE

    Marseille

    22

    BOUCHES-DU-WESER

    Brême (Bremen)

    23

    CALVADOS

    Caen

    24

    CANTAL

    Aurillac

    25

    CHARENTE

    Angoulême

    26

    CHARENTE-INFÉRIEURE

    La Rochelle

    27

    CHER

    Bourges

    28

    CORRÈZE

    Tulle

    29

    CORSE

    Bastia

    30

    CÔTE-D'OR

    Dijon

    31

    CÔTES-DU-NORD

    Saint-Brieuc

    32

    CREUSE

    Guéret

    33

    DOIRE

    Ivrée (Ivrea)

    34

    DORDOGNE

    Périgueux

    35

    DOUBS

    Besançon

    36

    DRÔME

    Valence

    37

    DYLE

    Bruxelles (Brussel)

    38

    EMS-OCCIDENTAL

    Groningue (Groningen)

    39

    EMS-ORIENTAL

    Aurich

    40

    EMS-SUPÉRIEUR

    Osnabruck (Osnabrück)

    41

    ESCAUT

    Gand (Gent)

    42

    EURE

    Evreux

    43

    EURE-ET-LOIR

    Chartres

    44

    FINISTÈRE

    Quimper

    45

    FORÊTS

    Luxembourg (Lëtzebuerg)

    46

    FRISE

    Leuwarden (Leeuwarden)

    47

    GARD

    Nîmes

    48

    GARONNE (HAUTE)

    Toulouse

    49

    GÊNES

    Gênes (Genova)

    50

    GERS

    Auch

    51

    GIRONDE

    Bordeaux

    52

    HÉRAULT

    Montpellier

    53

    ILLE-ET-VILAINE

    Rennes

    54

    INDRE

    Châteauroux

    55

    INDRE-ET-LOIRE

    Tours

    56

    ISÈRE

    Grenoble

    57

    JEMMAPE

    Mons (Mon)

    58

    JURA

    Lons-le-Saunier

    59

    LANDES

    Mont-de-Marsan

    60

    LÉMAN

    Genève (Geneva)

    61

    LIPPE

    Munster (Münster)

    62

    LOIR-ET-CHER

    Blois

    63

    LOIRE

    Montbrison

    64

    LOIRE (HAUTE)

    Le Puy-en-Velay

    65

    LOIRE-INFÉRIEURE

    Nantes

    66

    LOIRET

    Orléans

    67

    LOT

    Cahors

    68

    LOT-ET-GARONNE

    Agen

    69

    LOZÈRE

    Mende

    70

    LYS

    Bruges (Brugge)

    71

    MAINE-ET-LOIRE

    Angers

    72

    MANCHE

    Saint-Lô

    73

    MARENGO

    Alexandrie (Alessandria)

    74

    MARNE

    Châlons

    75

    MARNE (HAUTE)

    Chaumont

    76

    MAYENNE

    Laval

    77

    MÉDITERRANÉE

    Livourne (Livorno)

    78

    MEURTHE

    Nancy

    79

    MEUSE

    Bar-le-Duc

    80

    MEUSE-INFÉRIEURE

    Maestricht (Maastricht)

    81

    MONT-BLANC

    Chambéry

    82

    MONTENOTTE

    Savone (Savona)

    83

    MONTSERRAT

    Barcelone (Barcelona)

    84

    MONT-TONNERRE

    Mayence (Mainz)

    85

    MORBIHAN

    Vannes

    86

    MOSELLE

    Metz

    87

    NÈTHES (DEUX)

    Anvers (Antwerpen)

    88

    NIÈVRE

    Nevers

    89

    NORD

    Lille

    90

    OISE

    Beauvais

    91

    OMBRONE

    Sienne (Siena)

    92

    ORNE

    Alençon

    93

    OURTHE

    Liége (Lîdje)

    94

    PAS-DE-CALAIS

    Arras

    95

    Turin (Torino)

    96

    PUY-DE-DÔME

    Clermont

    97

    PYRÉNÉES (BASSES)

    Pau

    98

    PYRÉNÉES (HAUTES)

    Tarbes

    99

    PYRÉNÉES-ORIENTALES

    Perpignan

    100

    RHIN (BAS)

    Strasbourg

    101

    RHIN (HAUT)

    Colmar

    102

    RHIN-ET-MOSELLE

    Coblence (Koblenz)

    103

    RHÔNE

    Lyon

    104

    ROER

    Aix-le-Chapelle (Aachen)

    105

    ROME

    Rome (Roma)

    106

    SAMBRE-ET-MEUSE

    Namur (Nameur)

    107

    SAÔNE (HAUTE)

    Vesoul

    108

    SAÔNE-ET-LOIRE

    Mâcon

    109

    SARRE

    Trèves (Trier)

    110

    SARTHE

    Le Mans

    111

    SÈGRE

    Puigcerda

    112

    SEINE

    Paris

    113

    SEINE-INFÉRIEURE

    Rouen

    114

    SEINE-ET-MARNE

    Melun

    115

    SEINE-ET-OISE

    Versailles

    116

    SÉSIA

    Verceil (Vercelli)

    117

    SÈVRES (DEUX)

    Niort

    118

    SIMPLON

    Sion (Sitten)

    119

    SOMME

    Amiens

    120

    STURA

    Coni (Cuneo)

    121

    TARN

    Albi

    122

    TARN-ET-GARONNE

    Montauban

    123

    TARO

    Parme (Parma)

    124

    TER

    Gérone (Girona)

    125

    TRASIMÈNE

    Spolète (Spoleto)

    126

    VAR

    Draguignan

    127

    VAUCLUSE

    Avignon

    128

    VENDÉE

    Napoléon-Vendée

    129

    VIENNE

    Poitiers

    130

    VIENNE (HAUTE)

    Limoges

    131

    VOSGES

    Epinal

    132

    YONNE

    Auxerre

    133

    YSSEL-SUPÉRIEUR

    Arnhem

    134

    ZUYDERZÉE

    Amsterdam

    LES PROVINCES ET SUBDIVISIONS ASSIMILÉES (1)

    NOM

    Chef-lieu

    A

    CARINTHIE

    Willach (Villach)

    B

    CARNIOLE

    Laybach (Ljubljana)

    C

    CROATIE CIVILE

    Eussin Piccolo (Mali Lošinj))

    D

    CROATIE MILITAIRE

    Karlstadt (Karlovac)

    E

    DALMATIE

    Zara (Zadar)

    F

    ISTRIE

    Trieste

    G

    RAGUSE

    Raguse (Dubrovnik)

    ÉTAT SOUS PROTECTORAT

    NOM

    Chef-lieu

    a

    IONIENNES (Iles) (2)

    Kerkyra (Corfou)

    COLONIES (3)

    NOM

    Chef-lieu

    I

    CAP DE BONNE-ESPÉRANCE (LE) (4)

    Le Cap (Kaapstad)

    II

    DOMINGUE (SAINT)

    Port-au-Prince

    III

    GUADELOUPE

    Pointe-à-Pitre

    IV

    GUINÉE (4) (5)

    Elmina

    V

    GUYANE

    Cayenne

    VI

    GUYANE (4)

    Paramaribo

    VII

    INDES-OCCIDENTALES (4) (6)

    Willemstad

    VIII

    INDES-ORIENTALES

    Port-Napoléon

    IX

    INDES-ORIENTALES (4)

    Batavia

    X

    MARTINIQUE et SAINTE-LUCIE

    Fort-de-France

    XI

    PIERRE-ET-MIQUELON (SAINT)

    Saint-Pierre

    XII

    SÉNÉGAL-ET-GUINÉE

    Saint-Louis-du-Sénégal

    XIII

    TABAGO

    Scarborough

     

    (1) Les Provinces illyriennes restèrent françaises jusqu'à la fin de 1813. Néanmoins, le traité d'alliance (en vue de la guerre contre la Russie) avec l'Autriche, signé à Paris le 14 mars 1812, prévoyait leur restitution à ce pays, contre cession d'une nouvelle partie de la Galicie au Duché de Varsovie, dispositions qui devaient entrer en vigueur à la paix

    (2) Les troupes françaises, au 1er juillet 1812, ne contrôlent plus que l'île de Corfou, toutes les autres îles de la République des Sept-Iles-Unies étant occupées par les Britanniques.

    (3) Toutes les colonies – y compris celles ayant officiellement appartenu au royaume de Hollande jusqu’en 1810 - sont occupées par les Britanniques, à l’exception de la partie occidentale de Saint-Domingue qui s'est déclarée indépendante, et de la Guyane ex-française, occupée par les Portugais.

    (4) Ces territoires sont les colonies du royaume de Hollande, de jure annexées avec celui-ci à l'Empire français par les actes des 9 juillet et 13 décembre 1810.

    (5) Il s’agit en fait de quelques comptoirs le long de la côte du golfe de Guinée, dont Elmina (aujourd'hui dans le Ghana).

    (6) Il s’agit des îles d’Aruba, Bonaire, Curaçao, Sint-Eustatius (Saint-Eustache) et Saba, ainsi que de la partie néerlandaise de Sint-Maarten (Saint-Martin).


  • Pénétrons chez nos ancêtres


    L'inventaire après décès nous permet de rentrer dans l'intimité de nos ancêtres, dans leur famille ainsi que dans leur maison.
    Lorsque nous avons la chance de trouver ou de posséder quelques uns de ces inventaires, nous remarquons qu'ils se ressemblent tous.Les notaires établissent pour ainsi dire les mêmes modèles en les adaptant aux situations rencontrées suivant les besoins.
    Ainsi je vous présente à titre d'exemple quelques pages d'un inventaire datant du 13 02 1883, constitué de pas moins de 22 pages. Cela nous permettra d'établir le plan d'un inventaire après décès.

    Plan d'un inventaire:

    • A Le préambule

    Le préambule expose avec plus ou moins de détails les intervenants et les témoins.

    inventaire_1
    page 1 
    ( cliquer sur l'image pour l'agrandir)



    Cela nous permet de savoir qui en a fait la demande et le pourquoi. C'est important lors de la présence d'enfants mineurs, en cas de remariage du conjoint survivant avec le risque de voir naître des enfants d'un second lit et souvent lors de la nomination d'un tuteur et subrogé tuteur.
    Dans le cas présent nous voyons que c'est à la requête du defunt en tant que tuteur légal que l'inventaire a été fait.
    Nous notons la présence de 7 enfants nés du mariage des deux époux, dont tous sont mineurs.
    Cela nous permet de relever les dates de naissance des 7 enfants, permettant ainsi de retrouver plus facilement leur acte de naissance sur les registres d'état civil.

    inventaire_2
    page 2



    Nous constatons la présence d'un subrogé tuteur, le plus souvent c'est un membre de la famille. Ici, en l'occurence  , jacques marie Donnart, est le frère de la défunte qui a accepté cette fonction lors du conseil de famille du 8 fevrier 1883.
    La défunte étant décèdée le 7 septembre 1882, on voit qu'il s'est passé un certain temps entre le décès ,le conseil de famille et l'invetaire.
    L'inventaire sera fait en la présence de deux notaires, maître Bernard et un de ses collègues, sans que rien ne puisse nuire ni préjudicier aux droits des  mineurs seuls habilités à se dire et porter héritiers pour un septième.
    Il sera procédé à un inventaire fidèle et description exacte des meubles, meublants, objets mobiliers , papiers , titres et renseignements dépendants de la communauté ayant existée entre les deux époux.

    • B L'inventaire des biens

    Inventaire des biens avec leurs énumérations et estimations dans les moindres détails.

    inventaire_3
    Page 3


    L'inventaire sera fait par le veuf qui est averti qu'il aura à prêter serment à la fin de n'avoir rien pris ni détourner des afaires concernant la succession  et  promet de tout montrer.
    En foi de quoi, le présent procés verbal a été dréssé sous toutes réserves et protestations de droit.
    Commence alors la description et estimation des meubles et objets mobiliers dans la maison principale.
    Toutes les pièces de l'habitation seront parcourues.
    C'est avec curiosité mais aussi une certaine émotion que nous pénètrons dans la maison par l'intermédiaire d'un inventaire.Il permet de nous représenter le décor dans lequel vivaient nos ancêtres aussi fidèllement qu'une photographie instantannée.Nous pouvons avec de l'imagination faire même un plan détaillé de cette visité guidée de l' endroit où a vécu et vivent encore le veuf et ses enfants.


    Dans la maison au rez de chaussée, l'inventaire commence toujours par la pièce où se trouve la cheminée (la pièce du feu)


    C'est le centre de vie de la famille. Là où l'on prépare les repas, où l'on accueille l'hôte de passage, où le fiancé demandant la main de sa belle, où l'on se réunissait pour le veillée les soirs d'hiver...
    Nous sommes donc présentement dans la cuisine qui se trouve au levant.
    Chaque objet est décrit et son estimation est indiquée en francs.
    Nous y trouvons dans l'âtre

        un chaudron , son trépier, un soufflet. 
        Des bancs, des coffres bancs, des tables, des armoirs, un vaisselier buffet. 
        Deux lits clos , une armoire pendule. 
        Les plats et divers couverts. 
              Une armoire contenant les hardes et effets de la defunte.(l'estimation sera donnée plus loin)


    Une particularité de cette habitation, dans une pièce attenante à la cuisine ,le puit avec sa corde et son seau. Bien pratique d'avoir l'eau à l'intérieur de la maison.Je me rappelle qu'à une période bien plus récente j'adorais étant enfant retirer l'eau du puit ( même si l'eau courante existait) pendant les périodes de vacances passées chez mes grands parents.

    Toujours au rez de chausée,nous passons à l'appartement  au couchant qui se trouve donc juste en face de la cuisine.

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    page 5


    Nous trouvons aussi le détail et le contenu de cette pièce.

        Une armoir à deux battants avec un banc. 
        A l'intérieur des draps, des nappes, des serviettes, des oreilliers et des traversins. 
        de l'étoupe et un vieux lit clos avec son contenu. 
        Une armoire à deux battants en mauvais états contenants les effets du père du réquerant.
               On trouve également une autre armoire contenant les effets de la tante du réquérant.



    En effet , il était courant que les grands parents vivaient sous le même toit.Souvent une donation partage était effectuée du vivant des parents et la totalité de l'exploitation était attribuée à un seul enfant, les autres recevaient leur part d'héritage en argent.En principe le bénéficiaire de la donation était le fils aîné, mais cela pouvait être une fille si elle était l'aînée et que le plus âgé de ses frères était beaucoup plus jeune qu'elle ou que si tous les garçons suceptibles de recevoir l'héritage soient empêchés, alors c'est elle qui héritera.

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    page 6



    Que l'héritier soit un garçon ou une fille, les parents, une fois la donation faite, continuent d'habiter la ferme et d'y travailler , mais la direction de l'exploitation revient totalement à leur fils ou à leur gendre.Le contrat de donation stipule en revanche que les enfants devront les loger, les nourrir et les vêtir, et les soigner gratuitement, et prendre en charge à leur décès les frais de leurs funérailles. Il prévoit aussi parfois qu'il sera versé une petite somme, soit comptant soit sous forme de rente viagère, destinée à leur assurer un peu d'argent de poche et même parfois la jouissance de quelques terres.
    En plus de la soulte, le contrat prévoyait que l'héritier se chargerait des frais éventuels du mariage de ses frères et soeurs célibataires.Il était en outre mentionné, une armoire garnie de son trousseau, de la literie, une vache,etc.. qui leur serait donné à la succession.
    Pour s'acquiter de ses dettes, on disposait jadis, généralement de dix ans.
    On continue l'inventaire: un vieux banc, une maie à pate, un lit avec sa literie, une pelle, un peigne à chanvre. Un charnier avec 15 kg de lard, un fer à repasser. Deux baillots, un fut vide, un panier, un coffre et deux cribles.
    Puis nous passons au premier étage, dans la chambre du bout au couchant et celle du bout au levant où je vous laisse inventorier les meubles.

    C'est le tour du grenier où l'on trouve un drap à vanner et 300 kg d'orge, 50 kg de pommes de terre, ainsi que deux chevalets et deux barils vides.
    Puis nous passons dans l'étable se situant au pignon de la maison côté couchant qui contient un poulain, un bouvillon, quatre vaches , une génisse et deux juments.
    plus loin au bout de la cour, se trouve la soue à porcs qui contiennent deux porcs.

    Un hangar où nous trouvons encore des pommes de terre pour 100 kg, une charrue avec son matériel, une herse, un métier de tisserand, deux barattes pour faire le beurre...

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    page 7 , 8 et 9


    L'inventaire des biens se terminent par l'aire à battredans la cour sur laquelle nous trouvons un char à bancs, un tombereau, une meule à aiguiser et son auge.
    L'estimation total étant de 1501,20 francs.
    Sans oublier l'estimation des hardes et effets des époux qui après examen s'élève à 25 francs pour l'époux et 54 francs pour l'épouse.

    • C Les déclarations

    qui consistent:

    1. en recensement de l'argent liquide, mais souvent beaucoup d'inventaires n'ont font pas mention, surtout chez les exploitants, sans doute parce qu'il n'y en avait pas !
    2. l'état des travaux faits sur les terres
    3. les dettes et créances

     

    • D l'analyse des titres et papiers

    C'est donc, l'inventaire des papiers tels que contrats et actes en tout genre, appartenant au ménage du défunt ou hérités de générations en générations.
    Sur le présent inventaire, ils figurent sur 9 autres pages que je n'ai pas retranscrit sur le présent message.

    • E la formule de clôture

    Par serment les parties s'engagent à n'avoir rien omis ni caché, même si cela à déjà été stipulé au début de l'acte.
    les signatures , la mention de l'enregistrement et les frais d'acte termineront notre inventaire après décès.

    Maison_de_Custren_Esquibien


    Voici donc la maison dont est issue l'inventaire après décès, elle se situe en bretagne, dans le finistère, le village de custren, pas très loin d'audierne, à 800 mètres de la baie du cabestan.

    Faire parler les inventaires de nos ancêtres nous permet de mieux les connaître et d'avoir une description précise de leur mode de vie et de leur habitat. Leur richesse ou leur pauvreté nous apparaîssentt au travers de nombreux indices, comme le fait de coucher dans un lit ou sur une simple paillasse sur le sol, l'abondance des réserves de grains, le nombre d'animaux dans la ferme. Le simple état des meubles , leur façonnage ... peuvent aussi nous renseigner. L'estimation des biens et les dettes du couple nous renseignent sur leur situation financière.
    Convertir en francs ou en euros le décompte final ne sert pas à grand chose, le tout est de parvenir à les situer dans leur univers, en comparant plusieurs inventaires parmi leur environnement.
    Ainsi la lecture d'un inventaire sera plus d'une fois émouvante et précieuse pour nous généalogistes.

    sources : jean louis Beaucarnot (RFG juin juil 2010)


    • Relevé sur le Petit Courrier d'Angers du mardi 4 juillet 1916

    Eugène MACÉ, 58 ans, Manœuvre Temporaire à la Réserve d'Angers, succombe à ses blessures après c'être fait sectionner les deux jambes par une locomotive. (1 seul arbre sur Généanet qui pourrait correspondre, j'ai transmis le lien)


  • Front de la Somme

    Régiment d'infanterie revenant des premières lignes

     

     

    La bataille de la Somme désigne une confrontation opposant les Britanniques et les Français aux Allemands en 1916 lors de la Première Guerre mondiale, dont ce fut l'une des batailles les plus sanglantes.

    Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume.

    Il s'agit de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus.

    La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l'armée britannique, avec 58 000 victimes dont 19 240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.

    Pour la première fois, un film de propagande, La Bataille de la Somme, a saisi une grande partie des horreurs de la guerre moderne en incluant des images issues des premiers jours de la bataille. Ces événements furent couverts par des photographes et peintres, dont François Flameng peintre officiel des armées dont les nombreux croquis et dessins de ces événements parurent dans la revue L'Illustration. (Wikipédia)

    • Relevé dans le Petit Courrier d'Angers le 2 juillet 1916

    • Relevé dans le Petit Courrier d'Angers le 3 juillet 1916


  • L'assassinat d'Henri IV relaté dans les AD de Brignoles (83)  en Mai 1610


    AD S 1588-1646 Vue 296/613


  • Guerre de religions




    Régistre en ligne des sépultures de Brignoles (83), 1610


                      " Le 10 avril 1610, dimanche de Quasimodo,
                      sur les dix heures avant minuit, le Don
                      Prieur de la Chartreuse de Mont Rieu (Montrieux), appelé
                      Don Durand, fut tué et assassiné dans son
                      lit par le vicaire de Meunes (Méousnes?) messire Louis
                      Nègre, en compagnie de deux autres du dit
                      lieu. Ils lui mirent premièrement
                      une corde au col pour l'étrangler secrètement,
                      mais ne pouvant, ils l'achevèrent de tuer à
                      coups de poignards car il en reçut 25 ou 30
                      coups. Et cestoit le jour suivant qui devoit
                      partir pour aller au Chapître Général de
                      la Grande Chartreuse à Grenoble. Monsieur
                      le Lieutenant de cette ville fit
                      l'information du dit assassin."


    Lu sur le site de Méounes-les-Montrieux:
    En 1536 le couvent fut pillé une première fois par les troupes du connétable de Bourbon et investi en 1578 par une vingtaine de bandits, à la tête desquels officiait une femme, Isabelle Florence, surnommée « la mourre » et qui furent sévèrement condamnés à Saint-Maximin. Quelques années plus tard une nouvelle guerre opposa les dirigeants de la commune et les moines. Elle se termina par l'assassinat du père prieur, Pierre Durand. L'auteur de ce crime, Louis Nègre et ses comparses furent condamnés par la Cour à faire amende honorable devant l'église Saint-Sauveur d'Aix, en chemise, pieds nus, à genoux, tenant une torche allumée et à avoir les bras, les jambes et les reins brisés pour être ensuite jetés aux ordures.