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Dossier documentaire réalisé par Serge Monmarché, Professeur au service éducatif des archives départementales de la Seine-Maritime
(les documents présentés sont libres de droits et peuvent être utilisés par les enseignants qui le souhaitent)
Ce dossier a été élaboré à pa rtir de documents conservés aux archives départementales de Seine-Maritime. Il a pour but de mettre à disposition des enseignants des exemples de sources écrites d'origine locale, peu diffusées, afin de les utiliser en classe. Pour les élèves, c'est un premier contact avec les archives, qui peut être approfondi par la consultation sur place d'autres documents.
Les abandons d'enfants fournissent un éclairage original sur deux problèmes majeurs du XVIIIème siècle pré- révolutionnaire : la misère urbaine et la façon dont l'Etat y répond.
En effet, les abandons sont, le plus souvent, motivés par des difficultés financières ; ils augmentent ou baissent donc en fonction de la situation économique générale. Les billets d'exposition évoquent souvent cette misère, et les procès-verbaux en font aussi écho.
Ces enfants, très nombreux dans les grandes villes, doivent être pris en charge. Il faut d'abord leur permettre de survivre, tâche manifestement difficile, puis leur assurer une éd ucation morale et religieuse indispensable et enfin leur permettre de s'intégrer dans la société en leur fournissant un travail. Tout ceci est en grande partie assuré par les institutions hospitalières, d'où proviennent la majorité des documents proposés dans ce dossier.- Document 1 : la pratique de l'exposition
Il s'agit d'une pratique ancienne et courante. De nombreux enfants sont abandonnés devant un lieu "d'accueil" potentiel, église ou hôpital ; pour favoriser l'anonymat, l'hôpital-général de Rouen fera même installer un "tour" permettant aux enfants de se retrouver à l'intérieur du bâtiment en toute discrétion. Le trousseau qui les accompagne permet de juger de la situation sociale de leurs parents (certains enfants illégitimes sont d'ailleurs parfois richement dotés). Un billet explique souvent les raisons de l'abandon : la misère, une famille trop nombreuse, l'absence du père sont les causes les plus souvent évoquées. On y apprend aussi le prénom de l'enfa nt, son âge et s'il est baptisé. Par sécurité, les "trouvés" sont de toute façon rebaptisés. Se trouve parfois une "marque" avec l'enfant, bijou, pièce ou carte qui pourrait permettre sa reconnaissance future. En effet, l'abandon est, dans l'esprit de beaucoup de parents, une solution provisoire. Peu pourtant reviennent chercher leur enfant.
Le document proposé est un billet d'exposition de 1785. L'écriture est maladroite, l'orthographe approximative. Cette famille, d'origine modeste, réclame assistance pour une petite fille de vingt mois. Le mot s'adresse directement au personnel de l'hôpital-général.- Document 2 : procès-verbal d'exposition
Les découvertes d'enfants abandonnés ont été réglementées dès le Moyen-Âge. Chacune d'entre elles donne lieu à l'établissement d'un procès-verbal. Y sont consignées différentes informations : lieu et date de la découverte, nom, âge et état de santé de l'enfant, inventaire des effets qui l'accompagnaient. Le "trouvé" est conduit à l'hôpital-général, où il est rapidement baptisé. Il doit ensuite porter un collier numéroté permettant son identification.
Le document présenté est un procès-verbal d'exposition de 1784, rédigé par une soeur de l'hôpital-général de Rouen. L'enfant exposé est un bébé de six mois, Julie. Découvert en mai, le bébé mourra en août. L'espérance de vie des "trouvés" était en effet dramatiquement faible.- Document 3 : sentence de police
Les hôpitaux ne pouvaient prendre en charge tous les enfants abandonnés ; outre des problèmes de place, se posait la question de la nourriture de ces nourrissons. Une expérience de crèche fut bien tentée à Rouen mais les résultats furent catastrophiques. Tous les enfants, alimentés au lait de vache non chauffé, succombère nt en quelques mois. C'est pourquoi, la mise en nourrice restait la solution la plus simple. L'enfant trouvé était rapidement confié à une nourrice résidant à la campagne. Pour toucher sa pension, celle-ci devait présenter l'enfant à l'hôpital tous les six mois ; le collier prenait alors toute son importance pour vérifier son identité. De nombreux cas de mauvais traitements ou de substitutions sont recensés dans les archives judiciaires Rouennaises.
Le document présenté est un extrait d'une affiche relatant une sentence de la police du bailliage de Rouen en 1777. Une nourrice résidant près de Ry est accusée de mauvais traitements auprès des nombreux enfants dont elle a la charge. L'affiche rappelle la loi de l'époque, pas plus de deux enfants par nourrice. La condamnation, affichée dans la paroisse, sera constituée par une amende et le paiement de dommages aux familles plaignantes.- Document 4 : réglement pour l' école de l'hôpital-général
Les hôpitaux-généraux ne sont pas des lieux de soin, plutôt des lieux d'accueil. On y rencontre des orphelins, des personnes âgées, des invalides, mais aussi des mendiants. Pour ces derniers, l'accueil se transforme en enfermement provisoire ou définitif, la mendicité étant interdite au XVIIIème siècle. Les "trouvés", après la période de mise en nourrice, retournent (pour la minorité qui a survécu) à l'hôpital-général. Ils y reçoivent une éducation à la fois religieuse et professionnelle.
Le document est un extrait du réglement de 1763 concernant l'école des enfants pauvres de l'hôpital-général de Rouen. On peut y constater que les journées sont longues et l'emploi du temps quasiment monastique. Trois temps bien distincts partagent la journée : religion, instruction, travail.- Document 5 : registre des enfants à la charge de l'hôpital général
L'hôpital général n'est pas le destin définitif des trouvés. Les administrateurs du lieu tentent de "placer" leurs protégés auprès de différents employeurs. C'est une vocation mais aussi une nécessité budgétaire ; il faut faire de la place. Seuls les invalides peuvent rester, ainsi que certains jeunes dont les compétences peuvent être utiles. Régulièrement, les enfants sont "inspectés", leur état de santé, leurs progrès consignés dans un registre, ainsi que leurs perspectives d'avenir.
Ce document est un "montage" à partir du registre du 26 fevrier 1752 consignant les inspections de ce jour, auxquelles ont été ajoutés des inspections postérieures et les sorties ou décès de certains. Jacques Bonmartel, estropié, restera à l'hôpital-général ; François felix est, à 17 ans, employé à la vitrerie de ce lieu ; Nicolas Haché devra attendre l'âge de 27 ans pour être placé chez un tailleur.
Source: http://www-annexe.ac-rouen.fr
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Registre mais aussi journal
François GRANGIER, curé de la paroisse de Saint-Haon-le-Vieux au début du XVIIè siècle, a laissé des registres témoignant de façon très imagée de la vie du village.
En voici 2 extraits assez croustillants :
AD 42 - Saint-Haon-le-Vieux - BMS 1605-1623 - vue 48/104
« Le dimanche après la messe fête de Marie d’Août 1615, il s’est fait bataille sur la place publique car ceux d’Ambierle ont voulu faire les mauvais.
Toutefois, ils ont bien été repoussés, le vicaire Messire Symon GRYVEL s’était emparé du gros bâton de la Croix avec lequel il faisait beaucoup de chemin. Il y en eut des blessés de part et d’autre. Néanmoins incontinent remis, personne ne s’est plaint à la justice ».***************************
AD 42 - Saint-Haon-le-Vieux - BMS 1605-1623 - vue 24/104
« En 1612, le mardi jour de St Jean et St Paul, a été épousé Jean FORIAT en secondes noces avec une grande et grosse Benoîte qui avait demeuré chez Monsieur GACON, elle est fort nigre (de teint très mat), toutefois elle est de belle stature.
Ils nous ont fait célébrer une messe pour les défunts et nous ont donné à dîner.
La plus grande incommodité leur a été que les enfants de la ville leur ont mis leur pleine porte de Merde, chose fort indécente à cause de leur festin ».Source texte: http://www.loiregenealogie.org
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L'Empire français apparaît ici dans tous ses subdivisions au 1er juillet 1812.
Cent-trente-quatre départements (y compris les quatre départements catalans, au statut juridique incertain), les sept provinces illyriennes, intégrées à l'Empire mais non départementalisées, territoires auxquels s'ajoutent un État sous protectorat français, les îles Ioniennes (du moins ce qu'il en reste) et - mais uniquement de jure puisqu'elles n'ont plus aucun rapport avec la Métropole - les treize entités coloniales.LES 134 DÉPARTEMENTS DE L'EMPIRE (01.07.1812)
N°
NOM
Chef-lieu
1
AIN
Bourg
2
AISNE
Laon
3
ALLIER
Moulins
4
ALPES (BASSES)
Digne
5
ALPES (HAUTES)
Gap
6
ALPES-MARITIMES
Nice (Niça)
7
APENNINS
Chiavari
8
ARDÈCHE
Privas
9
ARDENNES
Mézières
10
ARNO
Florence (Firenze)
11
ARRIÉGE
Foix
12
AUBE
Troyes
13
AUDE
Carcassonne
14
AVEYRON
Rodez
15
BOUCHES-DE-LA-MEUSE
La Haye ('s Gravenhage)
16
BOUCHES-DE-L'ÈBRE
Lérida (Lleida)
17
BOUCHES-DE-L'ELBE
Hambourg (Hamburg)
18
BOUCHES-DE-L'ESCAUT
Middelbourg (Middelburg)
19
BOUCHES-DE-L'YSSEL
Zwolle
20
BOUCHES-DU-RHIN
Bois-le-Duc ('s Hertogenbosch)
21
BOUCHES-DU-RHÔNE
Marseille
22
BOUCHES-DU-WESER
Brême (Bremen)
23
CALVADOS
Caen
24
CANTAL
Aurillac
25
CHARENTE
Angoulême
26
CHARENTE-INFÉRIEURE
La Rochelle
27
CHER
Bourges
28
CORRÈZE
Tulle
29
CORSE
Bastia
30
CÔTE-D'OR
Dijon
31
CÔTES-DU-NORD
Saint-Brieuc
32
CREUSE
Guéret
33
DOIRE
Ivrée (Ivrea)
34
DORDOGNE
Périgueux
35
DOUBS
Besançon
36
DRÔME
Valence
37
DYLE
Bruxelles (Brussel)
38
EMS-OCCIDENTAL
Groningue (Groningen)
39
EMS-ORIENTAL
Aurich
40
EMS-SUPÉRIEUR
Osnabruck (Osnabrück)
41
ESCAUT
Gand (Gent)
42
EURE
Evreux
43
EURE-ET-LOIR
Chartres
44
FINISTÈRE
Quimper
45
FORÊTS
Luxembourg (Lëtzebuerg)
46
FRISE
Leuwarden (Leeuwarden)
47
GARD
Nîmes
48
GARONNE (HAUTE)
Toulouse
49
GÊNES
Gênes (Genova)
50
GERS
Auch
51
GIRONDE
Bordeaux
52
HÉRAULT
Montpellier
53
ILLE-ET-VILAINE
Rennes
54
INDRE
Châteauroux
55
INDRE-ET-LOIRE
Tours
56
ISÈRE
Grenoble
57
JEMMAPE
Mons (Mon)
58
JURA
Lons-le-Saunier
59
LANDES
Mont-de-Marsan
60
LÉMAN
Genève (Geneva)
61
LIPPE
Munster (Münster)
62
LOIR-ET-CHER
Blois
63
LOIRE
Montbrison
64
LOIRE (HAUTE)
Le Puy-en-Velay
65
LOIRE-INFÉRIEURE
Nantes
66
LOIRET
Orléans
67
LOT
Cahors
68
LOT-ET-GARONNE
Agen
69
LOZÈRE
Mende
70
LYS
Bruges (Brugge)
71
MAINE-ET-LOIRE
Angers
72
MANCHE
Saint-Lô
73
MARENGO
Alexandrie (Alessandria)
74
MARNE
Châlons
75
MARNE (HAUTE)
Chaumont
76
MAYENNE
Laval
77
MÉDITERRANÉE
Livourne (Livorno)
78
MEURTHE
Nancy
79
MEUSE
Bar-le-Duc
80
MEUSE-INFÉRIEURE
Maestricht (Maastricht)
81
MONT-BLANC
Chambéry
82
MONTENOTTE
Savone (Savona)
83
MONTSERRAT
Barcelone (Barcelona)
84
MONT-TONNERRE
Mayence (Mainz)
85
MORBIHAN
Vannes
86
MOSELLE
Metz
87
NÈTHES (DEUX)
Anvers (Antwerpen)
88
NIÈVRE
Nevers
89
NORD
Lille
90
OISE
Beauvais
91
OMBRONE
Sienne (Siena)
92
ORNE
Alençon
93
OURTHE
Liége (Lîdje)
94
PAS-DE-CALAIS
Arras
95
PÔ
Turin (Torino)
96
PUY-DE-DÔME
Clermont
97
PYRÉNÉES (BASSES)
Pau
98
PYRÉNÉES (HAUTES)
Tarbes
99
PYRÉNÉES-ORIENTALES
Perpignan
100
RHIN (BAS)
Strasbourg
101
RHIN (HAUT)
Colmar
102
RHIN-ET-MOSELLE
Coblence (Koblenz)
103
RHÔNE
Lyon
104
ROER
Aix-le-Chapelle (Aachen)
105
ROME
Rome (Roma)
106
SAMBRE-ET-MEUSE
Namur (Nameur)
107
SAÔNE (HAUTE)
Vesoul
108
SAÔNE-ET-LOIRE
Mâcon
109
SARRE
Trèves (Trier)
110
SARTHE
Le Mans
111
SÈGRE
Puigcerda
112
SEINE
Paris
113
SEINE-INFÉRIEURE
Rouen
114
SEINE-ET-MARNE
Melun
115
SEINE-ET-OISE
Versailles
116
SÉSIA
Verceil (Vercelli)
117
SÈVRES (DEUX)
Niort
118
SIMPLON
Sion (Sitten)
119
SOMME
Amiens
120
STURA
Coni (Cuneo)
121
TARN
Albi
122
TARN-ET-GARONNE
Montauban
123
TARO
Parme (Parma)
124
TER
Gérone (Girona)
125
TRASIMÈNE
Spolète (Spoleto)
126
VAR
Draguignan
127
VAUCLUSE
Avignon
128
VENDÉE
Napoléon-Vendée
129
VIENNE
Poitiers
130
VIENNE (HAUTE)
Limoges
131
VOSGES
Epinal
132
YONNE
Auxerre
133
YSSEL-SUPÉRIEUR
Arnhem
134
ZUYDERZÉE
Amsterdam
LES PROVINCES ET SUBDIVISIONS ASSIMILÉES (1)
N°
NOM
Chef-lieu
A
CARINTHIE
Willach (Villach)
B
CARNIOLE
Laybach (Ljubljana)
C
CROATIE CIVILE
Eussin Piccolo (Mali Lošinj))
D
CROATIE MILITAIRE
Karlstadt (Karlovac)
E
DALMATIE
Zara (Zadar)
F
ISTRIE
Trieste
G
RAGUSE
Raguse (Dubrovnik)
ÉTAT SOUS PROTECTORAT
N°
NOM
Chef-lieu
a
IONIENNES (Iles) (2)
Kerkyra (Corfou)
COLONIES (3)
N°
NOM
Chef-lieu
I
CAP DE BONNE-ESPÉRANCE (LE) (4)
Le Cap (Kaapstad)
II
DOMINGUE (SAINT)
Port-au-Prince
III
GUADELOUPE
Pointe-à-Pitre
IV
GUINÉE (4) (5)
Elmina
V
GUYANE
Cayenne
VI
GUYANE (4)
Paramaribo
VII
INDES-OCCIDENTALES (4) (6)
Willemstad
VIII
INDES-ORIENTALES
Port-Napoléon
IX
INDES-ORIENTALES (4)
Batavia
X
MARTINIQUE et SAINTE-LUCIE
Fort-de-France
XI
PIERRE-ET-MIQUELON (SAINT)
Saint-Pierre
XII
SÉNÉGAL-ET-GUINÉE
Saint-Louis-du-Sénégal
XIII
TABAGO
Scarborough
(1) Les Provinces illyriennes restèrent françaises jusqu'à la fin de 1813. Néanmoins, le traité d'alliance (en vue de la guerre contre la Russie) avec l'Autriche, signé à Paris le 14 mars 1812, prévoyait leur restitution à ce pays, contre cession d'une nouvelle partie de la Galicie au Duché de Varsovie, dispositions qui devaient entrer en vigueur à la paix
(2) Les troupes françaises, au 1er juillet 1812, ne contrôlent plus que l'île de Corfou, toutes les autres îles de la République des Sept-Iles-Unies étant occupées par les Britanniques.
(3) Toutes les colonies – y compris celles ayant officiellement appartenu au royaume de Hollande jusqu’en 1810 - sont occupées par les Britanniques, à l’exception de la partie occidentale de Saint-Domingue qui s'est déclarée indépendante, et de la Guyane ex-française, occupée par les Portugais.
(4) Ces territoires sont les colonies du royaume de Hollande, de jure annexées avec celui-ci à l'Empire français par les actes des 9 juillet et 13 décembre 1810.
(5) Il s’agit en fait de quelques comptoirs le long de la côte du golfe de Guinée, dont Elmina (aujourd'hui dans le Ghana).
(6) Il s’agit des îles d’Aruba, Bonaire, Curaçao, Sint-Eustatius (Saint-Eustache) et Saba, ainsi que de la partie néerlandaise de Sint-Maarten (Saint-Martin).
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Pénétrons chez nos ancêtres
L'inventaire après décès nous permet de rentrer dans l'intimité de nos ancêtres, dans leur famille ainsi que dans leur maison.
Lorsque nous avons la chance de trouver ou de posséder quelques uns de ces inventaires, nous remarquons qu'ils se ressemblent tous.Les notaires établissent pour ainsi dire les mêmes modèles en les adaptant aux situations rencontrées suivant les besoins.
Ainsi je vous présente à titre d'exemple quelques pages d'un inventaire datant du 13 02 1883, constitué de pas moins de 22 pages. Cela nous permettra d'établir le plan d'un inventaire après décès.
Plan d'un inventaire:- A Le préambule
Le préambule expose avec plus ou moins de détails les intervenants et les témoins.
Cela nous permet de savoir qui en a fait la demande et le pourquoi. C'est important lors de la présence d'enfants mineurs, en cas de remariage du conjoint survivant avec le risque de voir naître des enfants d'un second lit et souvent lors de la nomination d'un tuteur et subrogé tuteur.
Dans le cas présent nous voyons que c'est à la requête du defunt en tant que tuteur légal que l'inventaire a été fait.
Nous notons la présence de 7 enfants nés du mariage des deux époux, dont tous sont mineurs.
Cela nous permet de relever les dates de naissance des 7 enfants, permettant ainsi de retrouver plus facilement leur acte de naissance sur les registres d'état civil.
Nous constatons la présence d'un subrogé tuteur, le plus souvent c'est un membre de la famille. Ici, en l'occurence , jacques marie Donnart, est le frère de la défunte qui a accepté cette fonction lors du conseil de famille du 8 fevrier 1883.
La défunte étant décèdée le 7 septembre 1882, on voit qu'il s'est passé un certain temps entre le décès ,le conseil de famille et l'invetaire.
L'inventaire sera fait en la présence de deux notaires, maître Bernard et un de ses collègues, sans que rien ne puisse nuire ni préjudicier aux droits des mineurs seuls habilités à se dire et porter héritiers pour un septième.
Il sera procédé à un inventaire fidèle et description exacte des meubles, meublants, objets mobiliers , papiers , titres et renseignements dépendants de la communauté ayant existée entre les deux époux.- B L'inventaire des biens
Inventaire des biens avec leurs énumérations et estimations dans les moindres détails.
L'inventaire sera fait par le veuf qui est averti qu'il aura à prêter serment à la fin de n'avoir rien pris ni détourner des afaires concernant la succession et promet de tout montrer.
En foi de quoi, le présent procés verbal a été dréssé sous toutes réserves et protestations de droit.
Commence alors la description et estimation des meubles et objets mobiliers dans la maison principale.
Toutes les pièces de l'habitation seront parcourues.
C'est avec curiosité mais aussi une certaine émotion que nous pénètrons dans la maison par l'intermédiaire d'un inventaire.Il permet de nous représenter le décor dans lequel vivaient nos ancêtres aussi fidèllement qu'une photographie instantannée.Nous pouvons avec de l'imagination faire même un plan détaillé de cette visité guidée de l' endroit où a vécu et vivent encore le veuf et ses enfants.
Dans la maison au rez de chaussée, l'inventaire commence toujours par la pièce où se trouve la cheminée (la pièce du feu)
C'est le centre de vie de la famille. Là où l'on prépare les repas, où l'on accueille l'hôte de passage, où le fiancé demandant la main de sa belle, où l'on se réunissait pour le veillée les soirs d'hiver...
Nous sommes donc présentement dans la cuisine qui se trouve au levant.
Chaque objet est décrit et son estimation est indiquée en francs.
Nous y trouvons dans l'âtre- un chaudron , son trépier, un soufflet.
- Des bancs, des coffres bancs, des tables, des armoirs, un vaisselier buffet.
- Deux lits clos , une armoire pendule.
- Les plats et divers couverts.
- Une armoire contenant les hardes et effets de la defunte.(l'estimation sera donnée plus loin)
Une particularité de cette habitation, dans une pièce attenante à la cuisine ,le puit avec sa corde et son seau. Bien pratique d'avoir l'eau à l'intérieur de la maison.Je me rappelle qu'à une période bien plus récente j'adorais étant enfant retirer l'eau du puit ( même si l'eau courante existait) pendant les périodes de vacances passées chez mes grands parents.
Toujours au rez de chausée,nous passons à l'appartement au couchant qui se trouve donc juste en face de la cuisine.
Nous trouvons aussi le détail et le contenu de cette pièce.- Une armoir à deux battants avec un banc.
- A l'intérieur des draps, des nappes, des serviettes, des oreilliers et des traversins.
- de l'étoupe et un vieux lit clos avec son contenu.
- Une armoire à deux battants en mauvais états contenants les effets du père du réquerant.
- On trouve également une autre armoire contenant les effets de la tante du réquérant.
En effet , il était courant que les grands parents vivaient sous le même toit.Souvent une donation partage était effectuée du vivant des parents et la totalité de l'exploitation était attribuée à un seul enfant, les autres recevaient leur part d'héritage en argent.En principe le bénéficiaire de la donation était le fils aîné, mais cela pouvait être une fille si elle était l'aînée et que le plus âgé de ses frères était beaucoup plus jeune qu'elle ou que si tous les garçons suceptibles de recevoir l'héritage soient empêchés, alors c'est elle qui héritera.
Que l'héritier soit un garçon ou une fille, les parents, une fois la donation faite, continuent d'habiter la ferme et d'y travailler , mais la direction de l'exploitation revient totalement à leur fils ou à leur gendre.Le contrat de donation stipule en revanche que les enfants devront les loger, les nourrir et les vêtir, et les soigner gratuitement, et prendre en charge à leur décès les frais de leurs funérailles. Il prévoit aussi parfois qu'il sera versé une petite somme, soit comptant soit sous forme de rente viagère, destinée à leur assurer un peu d'argent de poche et même parfois la jouissance de quelques terres.
En plus de la soulte, le contrat prévoyait que l'héritier se chargerait des frais éventuels du mariage de ses frères et soeurs célibataires.Il était en outre mentionné, une armoire garnie de son trousseau, de la literie, une vache,etc.. qui leur serait donné à la succession.
Pour s'acquiter de ses dettes, on disposait jadis, généralement de dix ans.
On continue l'inventaire: un vieux banc, une maie à pate, un lit avec sa literie, une pelle, un peigne à chanvre. Un charnier avec 15 kg de lard, un fer à repasser. Deux baillots, un fut vide, un panier, un coffre et deux cribles.
Puis nous passons au premier étage, dans la chambre du bout au couchant et celle du bout au levant où je vous laisse inventorier les meubles.
C'est le tour du grenier où l'on trouve un drap à vanner et 300 kg d'orge, 50 kg de pommes de terre, ainsi que deux chevalets et deux barils vides.
Puis nous passons dans l'étable se situant au pignon de la maison côté couchant qui contient un poulain, un bouvillon, quatre vaches , une génisse et deux juments.
plus loin au bout de la cour, se trouve la soue à porcs qui contiennent deux porcs.
Un hangar où nous trouvons encore des pommes de terre pour 100 kg, une charrue avec son matériel, une herse, un métier de tisserand, deux barattes pour faire le beurre...
L'inventaire des biens se terminent par l'aire à battredans la cour sur laquelle nous trouvons un char à bancs, un tombereau, une meule à aiguiser et son auge.
L'estimation total étant de 1501,20 francs.
Sans oublier l'estimation des hardes et effets des époux qui après examen s'élève à 25 francs pour l'époux et 54 francs pour l'épouse.- C Les déclarations
qui consistent:
- en recensement de l'argent liquide, mais souvent beaucoup d'inventaires n'ont font pas mention, surtout chez les exploitants, sans doute parce qu'il n'y en avait pas !
- l'état des travaux faits sur les terres
- les dettes et créances
- D l'analyse des titres et papiers
C'est donc, l'inventaire des papiers tels que contrats et actes en tout genre, appartenant au ménage du défunt ou hérités de générations en générations.
Sur le présent inventaire, ils figurent sur 9 autres pages que je n'ai pas retranscrit sur le présent message.- E la formule de clôture
Par serment les parties s'engagent à n'avoir rien omis ni caché, même si cela à déjà été stipulé au début de l'acte.
les signatures , la mention de l'enregistrement et les frais d'acte termineront notre inventaire après décès.
Voici donc la maison dont est issue l'inventaire après décès, elle se situe en bretagne, dans le finistère, le village de custren, pas très loin d'audierne, à 800 mètres de la baie du cabestan.
Faire parler les inventaires de nos ancêtres nous permet de mieux les connaître et d'avoir une description précise de leur mode de vie et de leur habitat. Leur richesse ou leur pauvreté nous apparaîssentt au travers de nombreux indices, comme le fait de coucher dans un lit ou sur une simple paillasse sur le sol, l'abondance des réserves de grains, le nombre d'animaux dans la ferme. Le simple état des meubles , leur façonnage ... peuvent aussi nous renseigner. L'estimation des biens et les dettes du couple nous renseignent sur leur situation financière.
Convertir en francs ou en euros le décompte final ne sert pas à grand chose, le tout est de parvenir à les situer dans leur univers, en comparant plusieurs inventaires parmi leur environnement.
Ainsi la lecture d'un inventaire sera plus d'une fois émouvante et précieuse pour nous généalogistes.
sources : jean louis Beaucarnot (RFG juin juil 2010)
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- Relevé sur le Petit Courrier d'Angers du mardi 4 juillet 1916
Eugène MACÉ, 58 ans, Manœuvre Temporaire à la Réserve d'Angers, succombe à ses blessures après c'être fait sectionner les deux jambes par une locomotive. (1 seul arbre sur Généanet qui pourrait correspondre, j'ai transmis le lien)
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Front de la Somme
Régiment d'infanterie revenant des premières lignes
La bataille de la Somme désigne une confrontation opposant les Britanniques et les Français aux Allemands en 1916 lors de la Première Guerre mondiale, dont ce fut l'une des batailles les plus sanglantes.
Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume.
Il s'agit de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus.
La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l'armée britannique, avec 58 000 victimes dont 19 240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.
Pour la première fois, un film de propagande, La Bataille de la Somme, a saisi une grande partie des horreurs de la guerre moderne en incluant des images issues des premiers jours de la bataille. Ces événements furent couverts par des photographes et peintres, dont François Flameng peintre officiel des armées dont les nombreux croquis et dessins de ces événements parurent dans la revue L'Illustration. (Wikipédia)
- Relevé dans le Petit Courrier d'Angers le 2 juillet 1916
- Relevé dans le Petit Courrier d'Angers le 3 juillet 1916
- La Bataille de la Somme sur le site du Chtimiste.com
- La Bataille de la Somme sur Wikipédia
- La Bataille de la Somme sur le site de l'Assemblée Nationale
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" Le 10 avril 1610, dimanche de Quasimodo,
sur les dix heures avant minuit, le Don
Prieur de la Chartreuse de Mont Rieu (Montrieux), appelé
Don Durand, fut tué et assassiné dans son
lit par le vicaire de Meunes (Méousnes?) messire Louis
Nègre, en compagnie de deux autres du dit
lieu. Ils lui mirent premièrement
une corde au col pour l'étrangler secrètement,
mais ne pouvant, ils l'achevèrent de tuer à
coups de poignards car il en reçut 25 ou 30
coups. Et cestoit le jour suivant qui devoit
partir pour aller au Chapître Général de
la Grande Chartreuse à Grenoble. Monsieur
le Lieutenant de cette ville fit
l'information du dit assassin."
Lu sur le site de Méounes-les-Montrieux:
En 1536 le couvent fut pillé une première fois par les troupes du connétable de Bourbon et investi en 1578 par une vingtaine de bandits, à la tête desquels officiait une femme, Isabelle Florence, surnommée « la mourre » et qui furent sévèrement condamnés à Saint-Maximin. Quelques années plus tard une nouvelle guerre opposa les dirigeants de la commune et les moines. Elle se termina par l'assassinat du père prieur, Pierre Durand. L'auteur de ce crime, Louis Nègre et ses comparses furent condamnés par la Cour à faire amende honorable devant l'église Saint-Sauveur d'Aix, en chemise, pieds nus, à genoux, tenant une torche allumée et à avoir les bras, les jambes et les reins brisés pour être ensuite jetés aux ordures.