• Les Filles du Roy, c'est lui

    Le 8 janvier 1626 à Châlons-en-Champagne,  Anne de BURRY, Femme de Philippe Talon, donnait naissance  Jean TALON.

     

    Les Filles du Roy, c'est lui
    AD 51/Châlons-en-Champagne/Paroisse Notre-Dame
    BMS 1580/1667 vue 86/246

    Les Filles du Roy, c'est lui
    Jean Talon


    Pour le commun des mortels, c'est un brave homme comme les autres, mais pour nos Cousins d'outre Atlantique, il est leur Père à tous.
    Les Filles du Roy, c'est son idée.

    Les Filles du roi (ou «Filles du Roy», selon la graphie de l'époque) sont des jeunes femmes célibataires qui voulaient immigrer en Nouvelle-France au XVIIe siècle pour s'y marier, y fonder un foyer et établir une famille pour coloniser le territoire. Le Roi de France agissait comme un tuteur (leur père) en payant les frais de leur voyage ainsi qu'une dot lors de leur mariage. Cette dot était ordinairement de 50 livres. Elles étaient souvent orphelines et d'origine modeste ; et à 81,1% d'origine urbaine ou semi-urbaine. (Source Wikipédia)

    Les Filles du Roy, c'est lui
    Arrivée des filles du Roy à Québec, reçues par Jean Talon et Mgr Laval.
    Tableau d'Eleanor Fortescue-Brickdale

     

    Jean Talon naît à Châlons-en-Champagne en 1626 et il est baptisé en la collégiale Notre-Dame-en-Vaux. Son père, Philippe Talon, et sa mère, Anne de Burry, eurent 12 enfants dont trois tinrent des fonctions administratives. Parmi ceux-ci, le frère de Jean, Claude, sera intendant d'Oudenarde. Selon Jean-Claude Dubé, ce dernier aurait probablement accédé aux fonctions d'intendant « par l'intervention de son célèbre cousin, Omer Talon, pour qui le cardinal [Jules Mazarin] avait beaucoup d'estime ». Un autre frère, François, est avocat au Parlement et secrétaire du parlementaire Mathieu Molé. Il sera le seul membre masculin de la famille à se marier et avoir des enfants. Anne, la seule fille parmi les enfants, se marie avec Jean Laguide dont elle eut trois enfants.

     

    Jusqu'en 1645, à la même époque que François de Montmorency-Laval, il étudie auprès des Jésuites au collège de Clermont à Paris. Par la suite, son parcours jusqu'en 1652 est confus. Dubé conclue, à la lumière de quelques indices, « qu'il est employé [...] par le secrétairiat d'État de la guerre, dont Michel le Tellier est pourvu ».

     

    Il est nommé intendant de l'armée de Turenne et commissaire des guerres en Flandre en 1653, devient commissaire du Quesnoy en 1654 puis du Hainaut l'année suivante. En 1655, il obtient le grade d'intendant du Hainaut. Il participe à la fortification de la ville de Quesnoy pour laquelle il recevra beaucoup de reconnaissance. Il y occupe la fonction d'intendant pendant dix ans, jusqu'à ce qu'il soit nommé intendant de la Nouvelle-France. Pour lui témoigner sa reconnaissance, le roi Louis XIV lui lègue une terre dans la région du Hainaut

     

    Les Filles du Roy, c'est lui

                                                             Jean Talon conseiller du Roi en ses conseils d’États privés,
                                                             Intendant de la justice, police et financiers de la Nouvelle-France
                                                             Île de la Terre Neuve, Accadie et autres pays de la France Septentrionale,
                                                             à tous ceux qu’il appartiendra lettres verront sa Majesté ayant
                                                             de tout tenu recherché avec soin et le zèle convenable
                                                             au juste titre de fils aîné de l’Église les moyens de
                                                             pousser dans les pays les plus inconnus par la propagation
                                                             de la foy et la pubication de l’Évangile la gloire de Dieu avec
                                                             le nom chrétien fin premièrement et principale de l’établissement ..

    Suite de la lettre:

    de la Colonie Française en Canada et par accessoire de faire connaître aux parties de la terre la plus éloignée du commerce des hommes sociables la grandeur de son nom et la force de ses armes et n’ayant pas estimé qu’il y en eut de plus sure que de composer cette Colonie de gens capables de la bien emplir par les qualités de leurs personnes l’augmenter par leurs travaux et leur application à la culture du blé des terres et de la soutenir par une vigoureuse défense contre les insultes et les attaques auxquelles elle pourrait être exposée dans la suite des terres a fait passer un de pays de bon nombre de ses fidèles sujets officiers de ses troupes dans le Régiment de Carignan et autres dont la pluspart se conformants aux grands et pieux desseins de sa Majesté voulant bien se lier au Pays en y formant des terres et Seineuries d’une étendue proportionnée à leur force et le Sieur de Saurel Capitaine du dit Régiment nous ayant requis de lui en départir nous en considération des bons utiles et louables services qu’il a rendu à sa Majesté en différents en visite tant en l’ancienne France que dans la nouvelle depuis qu’il est passé par ordre de sa Majesté et en vue de ceux qu’il témoigne vouloir encore cy après.
    En vertu du pouvoir par elle à nous donné et avons accordé et donné et concédé et accordons, donnons et concédons par ces présentes au dit Sieur de Saurel l’espace de terre de la quantité de deux lieues et demi de terre de front à prendre sur le fleuve Saint-Laurent savoir une lieue et demi au-delà de la rivière Richelieu sur deux lieues de profondeur et une lieue au-delà sur une lieue de profondeur cy tant y a avec les îles Saint-Ignace, Ronde et de Grâce ainsi nommés dans notre carte figurative. Pour en jouir de la dite étendue de terre en fief seigneurie et justice lui ses oirs ayant causes et la charge et foy et hommage que le dit Sieur de Saurel ses oirs ayant causes seront tenus de porter au Château Saint-Louis de Québec duquel il relèvera aux droits et redevances accoutumes et au désir de la coutume de la Prévoté de Paris et Vicomté qui sera suivi à cet égard par provisions et en attendant qu’il en soit ordonné par sa Majesté et que le appellations du juge qui pourra être établis au lien ressortiront par à la charge qu’il continura de tenir ou faire feu et lieue sur la dite Seigneurie ce qu’il stipulera dans les contrats que fera à ses tenanciers qu’ils seront tenus de résider dans l’an tenir feu et lieue sur les concessions qu’il accordera ou leur aura accordé et qu’à faute de ce faire il rentrera de plein droit en possession des dites terres que le dit Sieur de Saurel conservera les bois de chênes dans l’étendue des concessions particulières faites à ses tenanciers qui seront propres à la construction des vaisseaux pareillement qu’il donnera incessement avis au Roy ou à la Compagnie Royalle des Indes Occidentales des Mines Minières ou minerais.
    Si aucuns se trouvent dans l’étendue du dit fief et à la charge de laisser les chemins ou passages nécessaires car ainsi pour le bon plaisir du Sieur de laquelle sera tenu prendre la confirmation des parties ainsi ont tous du signer et celui contresigné en foi de moi de quoi ainsi avons signé en présence et y celle faite après-midi car avons contre signer par moi notaire souverain de Québec le 27 0ctobre 1672

    signés Jean Talon par Monseigneur Garnier.

     

    Jean Talon reçoit du roi la charge d'Intendant pour le Canada, l'Acadie et Terre-Neuve le 23 mars 1665. Il devient ainsi le deuxième intendant après Louis Robert, mais le premier à se rendre en Nouvelle-France, où il débarque à Québec le 12 septembre 1665. Il arrive dans un contexte de réforme des institutions : la Compagnie des Cent-Associés vient d'être dissoute par Louis XIV en 1663, et remplacée en 1664 par la Compagnie des Indes occidentales. Le dernier gouverneur en fonction, Augustin de Saffray de Mézy, vient quant à lui d'être rappelé en France suite aux conflits qui l'opposaient à l'évêque de la Nouvelle-France François de Montmorency-Laval; il est remplacé par Daniel Rémy de Courcelles le jour même de l'entrée en poste de Talon. Le Conseil souverain, quant à lui, vient d'être dissous par Alexandre de Prouville de Tracy, envoyé par le roi Louis XIV régler les problèmes qui l'affligeaient, après une ultime réunion le 6 juillet enregistrant les lettres patentes de la Compagnie des Indes occidentales, de Courcelles et de Talon. À la dissolution de la Compagnie des Cent-Associés, on recense en Nouvelle-France 69 seigneuries tenues par 62 individus et sept institutions religieuses (les Jésuites, Sulpiciens et Ursulines, les Hospitalières de Québec et Hospitalières de Montréal, la Fabrique de la paroisse de Québec et la Seigneurie de Sillery).

    En 1666, Talon réalise le premier recensement qui indique une population de 3 173 habitants d'origine européenne.

    Les Filles du Roy, c'est lui
    Document de recensement de la population du Québec
    par Jean Talon. Manuscrit.

    L'état de santé de Talon se dégrade depuis son retour en Nouvelle-France en 1670 et il demande son rappel vers la métropole en 1672, avec l'appui de la reine Marie-Thérèse. Il quitte définitivement Québec pour la France en novembre de la même année. Talon se vit nommer comte d'Orsainville en 1675 après avoir été fait capitaine et gouverneur du château de Mariemont en 1670 puis baron des Islets en 1671. En février 1694, quelque temps avant sa mort, Louis XIV le nomme gouverneur et prévôt de Binche.

    Il est mort le 23 novembre 1694 à Paris (paroisse Saint-Sulpice) et est inhumé le 3 octobre 1695 à Châlons-en-Champagne, lieu de sa naissance, en la collégiale Notre-Dame-en-Vaux, lieu de son baptême. Il lègue sa fortune et ses biens à ses neveux et nièces, car bien qu'ayant préconisé le mariage pour peupler la Nouvelle-France, il est lui-même resté célibataire jusqu'à sa mort.

    Le nom Jean Talon est porté par de nombreux toponymes au Québec, dont 47 sont recensés en 2012 par la Commission de toponymie du Québec.

    Exemples de lieux et édifices portant le nom de Jean Talon :

    • Tour Jean Talon Bell à Montréal;
    • Station de métro Jean Talon à Montréal;
    • Gare Jean Talon à Montréal;
    • Marché Jean Talon à Montréal;
    • Rue Jean-Talon à Montréal (notamment arrondissement Saint-Léonard);
    • La circonscription électorale de Jean-Talon dans la région de Québec.

     Jean Talon décède le 24 novembre 1694 à Paris (Paroisse Saint-Sulpice)



     

    Les Filles du Roy, c'est lui
     Gallica/Volumes reliés du Cabinet des titres/recherches de noblesse
    Vue 221/376

    Sources: Wikipédia, Gallica

     

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