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Mieux vaut tard que jamais
AD 49 - Presse
Les Affiches d'Angers Année 1779 - mars vue 3/9
LETTRE écrite au Sieur Goyet par M. Necker.
Versailles, ce 21 janvier 1779
M.l'Intendant de Lyon m'a instruit, Monsieur, de la générosite & du courage avec lesquels vous
vous êtes porté, au mois d'avril 1770, à secourir, au risque de votre propre vie, 17 infortunés
qui, sans vous, périssoient dans la Loire.
J'en ai rendu compte au Roi qui, sans cesse occupé du soin de récompenser les actions vertueuses,
a regertté que celle-ci ne fût pas venue plutôt à sa connaissance. Sa Majesté m'a chargé de vous
faire remettre une Médaille d'or, comme témoignage public de sa satisfaction. Elle a bien voulue
ajouter à ce premier bienfait, une pension de 300 liv. que M.l'Intendant est autorisé à vous faire payer,
à compter du 1er Janvier de cette année. je suis fort aise d'avoir pu vous procurer ces témoignages
de la bienfaisance de sa Majesté. Je suis, M. &c.Signé, NECKER
300 Livres: Sachant qu'au XIIIe Siècle, le revenu annuel d'un domestique est d'environ 50 livres.
Pour avoir une idée très approximative de ce que représentent en euros les chiffres en livres, on multiplie le nombre de livres par 20 et on divise par 7Jacques NECKER:
(30 septembre 1732 à Genève - 9 avril 1804 à Coppet en Suisse) est un financier et homme politique genevois,
ministre de Louis XVI.
Après avoir fait fortune comme banquier à Paris et suite au succès de ses essais en matière de politique
économique, il est nommé par Louis XVI directeur général du Trésor royal en 1776, puis des Finances.
Il modernise alors l’organisation économique du royaume en s’opposant au libéralisme de ses prédécesseurs.
Renvoyé en mai 1781, peu avant les grandes spéculations boursières sous Louis XVI, il est rappelé en août 1788
avec le titre de ministre d’État du fait du soutien indéfectible de l’opinion publique, et convoque les États généraux
en obtenant le doublement du tiers état. Renvoyé par Louis XVI le 11 juillet 1789 pour avoir été absent lors de la séance
royale du 23 juin 1789, il retrouve sa fonction après la prise de la Bastille pour apaiser les révolutionnaires.
Confronté à l'opposition de l'Assemblée nationale, il démissionne de nouveau en septembre 1790 et rédige une critique
sévère du nouveau principe d'égalité.