• W comme W

    Wcomme w

     

    En l'absentement de W en mes aïves, j'ai décidé de vous l'aconoistre, je m'en vais donc vous narrois toute l'acuisseté du doublevé.

    Traduction pour ceussent qui maitrisent peu ou prou notre Vieux François: En l'absence de W dans mes Aïeux, j'ai décider de vous en parler, je vais donc vous conter toutes les subtilités du W.

    Bien que la lettre W eût été utilisée depuis le XVIIe siècle, le W n’était pas encore considéré comme lettre à part entière dans le Dictionnaire de l’Académie française de 1935.

    La W est la 23e lettre et la 18e consonne de l'alphabet latin.

    Notre alphabet n’a d’abord compté que 23 lettres comme l’alphabet latin (le I s’écrivait j en minuscule. La distinction I/J et i/j n’a été officialisée que dans la troisième édition du Dictionnaire de l’Académie (1762). Il en allait de même pour V/u, dont on trouve la trace dans certaines inscriptions au front des monuments publics (REPVBLIQVE) et la distinction V/U, v/u).

     

    Le W est « la dernière venue » selon Grevisse et Goosse, Bon Usage , 13e édition, 1993, § 84, p. 85.

     

    Cette lettre, précisent les mêmes auteurs, servait au Moyen Âge dans les manuscrits picards, wallons et lorrains, ainsi que dans le manuscrits anglo-normands.

     

    « Les premières édition du Dictionnaire de l’Académie [française] ne citaient aucun mot en W-, quoique dans l’usage on eût déjà un double V (imprimé souvent au XVIIe siècle Uv) pour les noms propres, notamment germaniques. En 1798 [5e édition du Dictionnaire de l’Académie] et en 1835 [6e édition], les quelques mots en W- prenaient place à la fin de la section consacrée à V.

    En 1878, les mots en W- furent isolés, mais la lettre était définie ainsi :

    Lettre consonne qui appartient à l’alphabet de plusieurs peuples du Nord et qu’on emploie en français pour écrire un certain nombre de mots empruntés aux langues de ces peuples, mais sans en faire une lettre de plus dans notre alphabet.

    « Le texte de 1935 [8e édition, qui précède la 9e, en cours] est à peu près semblable, sauf que l’on a supprimé le dernier membre de phrase (mais sans en faire... ») tout en continuant à ne pas considérer le W comme une lettre de l’alphabet français. Ces formules négligent le fait que le W sert aussi à transcrire des noms propres appartenant au domaine linguistique français : noms de personnes comme Watteau, Wace, Wilmotte, noms de lieux comme Wavre, Woëvre, de même que des ethniques comme Wallon. »

     

    Le dictionnaire Larousse (1951*) est le premier à déclarer que « W est la 23e lettre de l’alphabet. »

    Par contre, chose curieuse, un Larousse de 1947** ne dit pas explicitement la position de la lettre dans l’alphabet - on y retrouve, pour la définition - en partie - le texte déjà utilisé dans l’édition du dictionnaire encyclopédique Larousse de 1900 (Augé). Mais le V y est cité comme la 22ème lettre et le X comme la vingt-quatrième... à l’utilisateur de 1947, donc la responsabilité de classer le W comme vingt-troisième lettre !

    * Larousse Élémentaire Illustré, dixième édition par Claude et Paul Augé. Dépôt Légal 1948-2e N° 974, un volume.

    ** Nouveau Petit Larousse illustré, dictionnaire encyclopédique, même auteurs, 1947, un volume.

    « V comme 15 Vendémiaire de l'An IIHommage a la famille Metzler de Jarnac 1944 »