• B comme Biobibliographie de Julien Gracq

    Bon, et bien pour faire comme tout le monde, je rattrape mon retard et je publie ma 2e lettre aujourd'hui.
    Voici mon B 

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq

    Biobibliographie (nom féminin)

    • Étude de la vie et des œuvres d'un écrivain.
    • Ensemble des œuvres d'un auteur quelconque classées selon l'ordre chronologique.

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq

    Mon "Cousin" Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier, né le 27 juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) et mort le 22 décembre 2007 à Angers, était un écrivain français.

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq

    Si Au château d'Argol, son premier roman, fortement influencé par le romantisme noir et par le surréalisme, avait attiré l'attention d'André Breton, c'est avec Le Rivage des Syrtes, et surtout le spectaculaire refus de son auteur de recevoir le prix Goncourt en 1951, que Julien Gracq s'est fait connaître du public (*). Reconnaissance paradoxale pour cet écrivain discret qui s'est effacé derrière une œuvre protéiforme et originale, en marge des courants dominants de la littérature de son époque (voire en opposition), qu'il s'agisse de l'existentialisme ou du nouveau roman. Après avoir abandonné l'écriture de fiction, Julien Gracq publie à partir de 1970 des livres qui mélangent bribes d'autobiographie, réflexions sur la littérature et méditations géographiques.

    Traduites dans vingt-six langues, étudiées dans des thèses et des colloques, proposées aux concours de l'agrégation, publiées de son vivant dans la Bibliothèque de la Pléiade, les œuvres de Julien Gracq ont valu à leur auteur une consécration critique presque sans équivalent à son époque.

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq
    (*) Mon exemplaire perso, original (1951), du Rivage des Syrtes

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq

    Louis POIRIER (Alias Julien GRACQ) est un cousin au 8e degré d'un grand-parent de Bruno RIVET.

    • En effet,
      • Louis LE LARDEUX (1 lien de parenté)  
      • Francoise JOURNÉE (1 lien de parenté)  
      sont en même temps
      • des ancêtres à la 10e génération de Bruno RIVET
      • des ancêtres à la 8e génération de Louis POIRIER
    Louis LE LARDEUX
    &1674 Francoise JOURNÉE †/1700
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    Louis LE LARDEUX ca 1688-   Anne LE LARDEUX 1677-/1740
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    Anne LARDEUX 1716-1781/   Marie BURON 1704-1750
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    Anne ROUSSEAU 1749-1811   Louis Gabriel POIRIER 1747-1827
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    Joseph DUPRÉ 1776-1825   Pierre POIRIER 1780-1870
    |   |
    Marie Jeanne DUPRÉ 1814-1871   Pierre François POIRIER 1807-1873
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    Louis MARTIN 1854-1886   Emmanuel POIRIER 1838-1926
    |   |
    Mathilde MARTIN 1877-/1931   Emmanuel Olivier Joseph POIRIER 1868-
    Portrait
    |   |
    Alexandre Edouard Raymond Louis COGNARD 1911-1976
    Portrait
      Louis POIRIER 1910-2007
    Portrait
    |    
    Monique Jeanne Renée COGNARD 1939-1998
    Portrait
       
    |    
    Bruno Michel Jacques RIVET 1960
    Portrait

    B comme Biobibliographie de Julien Gracq

     

    Biobibliographie via

           
       
         

     

     


       
    La notice bio-bibliographique
    de
    Julien Gracq ;



        
    Julien Gracq,
    par lui-même


     


    Des écrivains
    parlent de Julien Gracq.






    Inédit accordé
    au Monde des Livres
    le 5 février 2000. 




     Familiarité du livre.






    Entretiens
    Janvier 2002


         
       
     
     


    Entretiens

    Manuscrits de guerre


    Au château d’Argol

    Les Eaux étroites


    La Littérature à l’estomac


    Un beau ténébreux


    La Forme d’une ville


    Préférences


    Le Rivage
    des Syrtes



    Le Roi pêcheur


    Lettrines


    Un balcon en forêt


    Liberté grande


    Lettrines 2


    La Presqu’ïle


    André Breton


    En lisant en écrivant


    Autour des sept collines


    Carnets du
    grand chemin

    Penthésilée

     

         Julien Gracq  Julien Gracq

         Julien Gracq est né le 27 juillet 1910 à St Florent-le-Vieil sur les bords de la Loire, entre Nantes et Angers, commune dans laquelle il se retirera, très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines, jusqu'à sa mort – le 22 décembre 2007.
         Le pensionnat marque l’enfance de Julien Gracq. Il fréquente d’abord un lycée de Nantes, le célèbre lycée Henri IV à Paris puis l’École Normale Supérieure et l’École libre des Sciences Politiques. Agrégé d’histoire, Julien Gracq débute sa double activité en 1937. D’une part il entreprend son premier livre, Au château d’Argol, et de l’autre, il commence à enseigner, successivement aux lycées de Quimper, Nantes, Amiens, et se stabilise au lycée Claude-Bernard à Paris à partir de 1947, jusqu’à sa retraite en 1970. Signalons qu’il sera professeur sous son vrai nom, Louis Poirier, et écrivain sous le nom plus connu de Julien Gracq, qui construit continûment, après ce premier ouvrage, une œuvre de romancier, de poète, de nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Ainsi seront publiés, toujours chez le même éditeur, José Corti, dix-huit livres.


    Saint Florent-le-Vieil, l'Île batailleuse, © I. Calot

     

        

    1910 – Naissance de Louis Poirier le 27 juillet à Saint-Florent-le-Vieil dans le Maine-et-Loire, région des Mauges, dans la maison du grand-père paternel.
    De 1921 à 1928– Etudes au lycée Clémenceau de Nantes, où il est interne. Vacances à Pornichet. Il découvre et lit avec passion Jules Verne, Edgar Poe et Stendhal. En 1925, à Saint-Nazaire il assiste au lancement du bateau L’Ile-de-France, dont "l’appareillage" le marquera durablement, et dont il s’explique dans Préférences.
    1928 – Il est à Paris, étudiant en Lettres Supérieures au lycée Henri IV. Il a Alain comme professeur. A l’Opéra de Paris, il a la révélation de Wagner, dont le Parsifal sera déterminant pour son intérêt au cycle de la Table Ronde et à la quête du Graal.
    1930 – Il fait des études de géographie à Normale Supérieure, et suit parallèlement des cours de l’Ecole Libre des Sciences Politiques dont il sera diplômé en 1933.
    1931 – Révélation et engouement pour la Bretagne, par l’entremise de Henri Queffélec. Sur un horaire d’autocars, il découvre le nom d’Argol, qu’il n’oubliera pas.
    1932 – Révélation du surréalisme, par la lecture de Nadja d’André Breton.
    1933– Il se rend en Cornouailles où il visite les sites des romans arthuriens.
    1935 – Après une agrégation d’histoire et la fin de son service militaire, il est nommé professeur à Nantes, au lycée Clémenceau où il était élève.
    1937 – Il est professeur à Quimper. Il écrit son premier roman, Au château d’Argol, refusé chez Gallimard.
    1938 –Gracq publie à compte d’auteur sous le nom de Julien Gracq – chez José Corti, son roman Au château d’Argol. L’ouvrage passe inaperçu et les ventes se totalisent à 150 exemplaires. Mais quelques esprits et non des moindres sont de ses rares lecteurs. Outre Edmond Jaloux et Thierry Maulnier, ...André Breton lui-même à qui Gracq a adressé l’ouvrage.
    1939 – Gracq rencontre André Breton, à Nantes, Hôtel de la Vendée. Puis, mobilisation générale, il est affecté dans l’infanterie à Quimper, puis en Lorraine, à Dunkerque et différents villages du Boulonnais et de la Flandre.


    André Breton par Hans Bellmer


    1941 – Après avoir été fait prisonnier en juin 40, envoyé dans un stalag en Silésie, être tombé malade et rapatrié sur Marseille, Gracq est professeur à Amiens puis à Angers.
    1943 – Il découvre avec passion Sur les falaises de marbre de Jünger, grand roman "emblématique" qui ne sera pas sans répercussion sur son œuvre. Il rencontrera Jünger après la guerre, à qui il enverra Au château d’Argol, et le voit, depuis, régulièrement.
    1945 – Gracq publie Un beau ténébreux, son deuxième roman.
    1947 – Il enseigne au lycée Claude Bernard à Paris, et y restera jusqu’à sa retraite en 1970. Il publie Liberté grande, un recueil de divers textes "surréalistes", auxquels s’adjoindront, en 1958, La terre habitable et La sieste en Flandre hollandaise. Hollande qu’il parcourt amplement l’année suivante.
    1948 – Gracq publie André Breton, quelques aspects de l’écrivain, son premier essai.
    1949 – Il crée sa pièce Le Roi Pêcheur, jouissant d’une aide financière à la première pièce, sous le patronage du Ministère de l’Education Nationale. La mise en scène est de Marcel Herrand dans des décors et costumes de Léonor Fini. Jean-Pierre Mocky incarne Perceval et Maria Casarès Kundry. Le "comportement" du milieu de la presse et de l’édition rend furieux Julien Gracq qui s’en "souviendra" pour La Littérature à l’estomac.
    1950 – Gracq publie dans la revue Empédocle son pamphlet La Littérature à l’estomac, violente condamnation des mœurs mercantiles et mondaines de l’édition.
    1951 – Après un voyage au Danemark, et notamment à Elseneur, site shakespearien, Gracq publie son troisième roman, Le Rivage des Syrtes. Il se voit décerner le prix Goncourt – qu’il refuse, premier écrivain à le faire. Fidèle à son éditeur, il demeure aux éditions José Corti.
    1952 – Il écrit dans la revue Arts qui l’y invite, sur Alfred Jarry et sa révélation chrétienne.
    1954 – A la demande de Jean-Louis Barrault, il écrit une traduction de Penthésilée de Kleist.
    1955 – Gracq entreprend un roman, qu’il n’achèvera pas et dont restera le texte La Route, publié dans La presqu’île en 1970.
    1958 – Gracq publie Un balcon en forêt.
    1959 – A Monte-Carlo, un opéra est créé par Luciano Chailly à partir du Rivage des Syrtes.
    1961 – Gracq publie Préférences, un recueil de textes de critique, où est repris La Littérature à l’estomac et où figure l’interview radiophonique Les yeux ouverts.
    1967 et 1974 – Il publie Lettrines puis Lettrines 2, recueils de textes de critique et d’humeur.
    1970 – Gracq publie La Presqu’île, recueil de trois textes romanesques : La Route, La presqu’île, le Roi Cophétua.
    1976 – Gracq publie Les Eaux étroites, et commence à jouir d’un très vaste lectorat "de fond" pour toute son œuvre, y compris à l’étranger.
    1981 – Publication de En lisant en écrivant, recueil de textes critiques.
    1985 – Publication de La Forme d’une ville. Chez Gallimard, le projet de l’œuvre complète de Julien Gracq, en deux volumes, en Pléiade est en cours.
    1988 – Publication de Autour des sept collines, promenades dans Rome d’un voyageur déçu, critiques assez vives de la presse.
    1989 – Julien Gracq est l’un des rares écrivains publié de son vivant dans la Pléiade.
    1992 – Publication de Carnets du grand chemin.



    Saint Florent-le-Vieil, © I. Calot



         L'intégralité de l'œuvre de Julien Gracq est publié aux éditions Corti.

         
    Au château d’Argol, 1938
         Un beau ténébreux,
    1945
         Liberté grande, 1947
         Le Roi pêcheur, 1948
         André Breton, quelques aspects de l’écrivain, 1948
         Le Rivage des Syrtes, 1951
         Prose pour l’Etrangère, 1952, 36 pages, 63 exemplaires, HC
         Penthésilée, 1954
         Un balcon en forêt, 1958
         Préférences, 1961
         Lettrines, 1967
         La Presqu’île, 1970
         Lettrines II, 1974
         Les Eaux Etroites, 1976
         En lisant en écrivant, 1980
         La Forme d’une ville, 1985
         Autour des sept collines, 1988
         Carnets du grand chemin, 1992
         Entretiens, 2002

         Préfaces, témoignages et certains entretiens figurent dans les appendices de la Pléiade (deuxième tome, p.1115) consacrée à Julien Gracq, éditée par Bernhild Boie, avec la collaboration de Claude Dourguin.



    Julien Gracq © Roland Allard


         Principaux ouvrages de langue française consacrés à Julien Gracq :

         Amossy Ruth, Les Jeux de l’allusion littéraire dans "Un beau ténébreux" de Julien Gracq, Neuchâtel, La Baconnière, coll. Langages, 1980.
         Amossy Ruth, Parcours symboliques chez Julien Gracq : "Le rivage des Syrtes", Paris, CDU-SEDES 1982.
         Berthier Philippe, Julien Gracq critique : d’un certain usage de la Littérature, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1990.
         Boyer Alain-Michel, Julien Gracq, Bretagne et Loire, Aix-en-Provence, Edisud, 1989.
         Bridel Yves, Julien Gracq et la Dynamique de l’imaginaire, Lausanne, L’Age d’Homme, 1981.
         Cardonne-Arlyck Elisabeth, La métaphore raconte. Pratique de Julien Gracq, Paris, Klincksieck, coll. "Bibliothèque du XXe siècle, 1984".
         Carrière Jean, Julien Gracq, Qui êtes-vous ? La Manufacture, coll. "Qui êtes-vous ?", n° 15, 1986.
         Coelho Alain, Lhomeau Franck, Poitevin Jean-Louis, Julien Gracq, écrivain, Laval, Ed. Siloe, coll. "Le Temps singulier", 1988.
         Denis Ariel, Julien Gracq, Paris, Seghers, coll. "Poètes d’aujourd’hui", n° 234, 1978.
         Collectif, Qui vive ?, autour de Julien Gracq, José Corti, 1989.
         Dobbs Annie-Claude, Dramaturgie et Liturgie dans l’œuvre de Julien Gracq, Paris, José Corti, 1972.
         Francis Marie, Forme et Signification de l’attente dans l’œuvre romanesque de Julien Gracq, Paris, Nizet, 1979.
         Faye, Éric, Le Sanatorium des malades du temps, José Corti, 1996.
         Goux Jean-Paul, Les Leçons d’Argol, Paris, Temps actuels, 1982.
         Grossmann Simone, Julien Gracq et le Surréalisme, Paris, José Corti, 1980.
         Guiomar Michel, Miroir de ténèbres : images et reflets du double démoniaque. Julien Gracq : Argol et les rivage de la nuit, Paris, José Corti, 1984.
         Haddad Hubert, Julien Gracq. La Forme d’une vie, Le Castor Astral, 1986.
         Hetzer Francis, Les débuts narratifs de Julien Gracq (1938-1945), Munich, Minerva Publikation Saur, 1980.
         Le Guillou Philippe, Julien Gracq, fragments d’un visage scriptural, Paris, La Table ronde, 1991.
         Leutrat Jean-Louis, Gracq, Paris, Ed. Universitaires, coll. "Classiques du Xxe siècle", n° 85, 1967.
         Monballin Michèle, Gracq, création et récréation de l’espace, Bruxelles, De Boeck Université, coll. "Prismes Méthodes", 1987.
         Murat Michel, "Le Rivage des Syrtes" de Julien Gracq. Etude de style. Vol. 1 : Le Roman des noms propres. Vol. 2 : Poétique de l’analogie, Paris, José Corti, 1983.
         Murat Michel, Julien Gracq, Dossiers Belfond, 1991.
         Peyronie André, La Pierre de scandale du "Château d’Argol" de Julien Gracq, Paris, Minard, coll. "Archives des lettres modernes", n° 133, 1972.
         Plazy Gilles, Voyage en Gracquoland, Paris, Ed. De l’Instant, 1989.
         Rousseau Laurence, Images et métaphores aquatiques dans l’œuvre romanesque de Julien Gracq, Paris, Minard, coll. "Archives des lettres modernes", n° 200, 1981.
         Vouilloux Bernard, Gracq autographe, Paris, José Corti, 1989.
         Vouilloux Bernard, De la peinture au texte. L’image dans l’œuvre de Julien Gracq, Genève, Droz 1989.



    Julien Gracq
    par Hans Bellmer



     

         Marginales (Bruxelles), n° 134, octobre 1970
         Cahiers de l’Herne
    (Paris), n° 20, décembre 1972
         Givre
    (Charleville) n° 1, mai 1976
         Magazine littéraire
    (Paris) n° 179, décembre 1981
         Julien Gracq. Actes du Colloque International. Angers
    . 21-24 mai 1981. Presses de l’Université d’Angers
         Entretiens sur "Le Rivage des Syrtes" de Julien Gracq, Cahiers de recherche de sciences des textes et documents
    (Université de Paris VII), n° 9, mars 1982.
         Revue d’Histoire Littéraire de la France
    , mars-avril 1983 (Julien Gracq : "Le rivage des Syrtes").
         La Revue des pays de Loire
    , 1er trimestre 1986.
         Paysages et sites
    dans l’œuvre de Julien Gracq, Maison du Livre et des Ecrivains de Montpellier, 1988.
         Lendemains
    (Berlin), n° 58, 1990.
         Les carnets bibliographiques, Julien Gracq Oeuvres et critique (1988-1990), Peter C. Hoy, 1992.Roman 20-50, Revue d’Etude du roman du XXe siècle, n° 16 décembre 1993, Julien Gracq.
         Julien Gracq
    , Comité d’Etablissement du Crédit Lyonnais, mars 1996.


         Les Editions des Femmes ont édité en 1985 deux cassettes de textes de Julien Gracq lus par lui-même. Ces textes sont : le prologue d’Un beau ténébreux, le chapitre du Rivage des Syrtes intitulé "Une croisière" et les trois dernières pages du chapitre précédent, "Noël" (p 210-237), dans la première cassette; la seconde comporte : les pages 48 à 58 de Lettrines 2 (celles que Julien Gracq avaient données pour le numéro du Cahier de l’Herne qui lui a été consacré et qu’il avait intitulées : "Chemins"). Les pages 95 à 105 d’En lisant en écrivant ("Proust considéré comme terminus") et les pages 83 à 105 de La Forme d’une ville (sur le cœur balzacien de Nantes, l’opéra, le passage Pommeraye...).


        Un balcon en forêt de Michel Mitrani

         L’action se déroule en octobre 1939. Un jeune aspirant et trois soldats sont affectés à la défense d’une maison forte, en pleine forêt des Ardennes. C’est l’attente de ces quatre hommes en armes que l’on suit avec intérêt. Mais le 10 mai 1940, les envahisseurs déferlent. Film de réflexion, "Un Balcon en forê"t est une admirable reconstitution.
    Le Parisien Libéré,
    mars 1979


         
    Michel Mitrani avait une chance sur mille de réussir : il ne l’a pas laissé échapper. Son "Balcon en forêt" est un chef d’œuvre. Il n’y a pas dans ce film d’anecdote inutile et la mise en scène incarne avec une précision rigoureuse, respectueuse, attentive et toujours réfléchie, la très humble et souvent très naïve vérité humaine de cette expérience où la mort est la rançon de la liberté.
         Le Figaro,
    février 1979


         Un beau ténébreux
    de Jean-Christophe Averty

         "J’avais rêvé longtemps de cette réalisation. Vous dire que le tournage a été un paradis – non, c’était un enfer. D’une part, je me suis heurté à une atmosphère, au fond c’était un film qui ne rendait pas les acteurs gais, et surtout je ne pouvais pas conjurer l’indifférence glacée des techniciens de l’ORTF pour qui l’œuvre qui se tourne n’est jamais l’œuvre de leur vie."


         Le Rendez-vous à Braye
    tourné d’après une nouvelle de La Presqu’île par André Delvaux avec Mathieu Carrière et Anna Karina.


         Le Roi Pêcheur
         1949 –Le Roi Pêcheur est créé et jouit d’une aide financière à la première pièce, sous le patronage du Ministère de l’Education Nationale. La mise en scène est de Marcel Herrand dans des décors et costumes de Léonor Fini. Jean-Pierre Mocky incarne Perceval et Maria Casarès Kundry. Très mauvais accueil du public et de la presse. Le "comportement" du milieu de la presse et de l’édition rend furieux Julien Gracq qui s’en "souviendra" pour La Littérature à l’estomac.
         1991 - Le Roi Pêcheur a été montée à Lyon au théâtre des Célestins en 1991 par Jean-Pierre Lucet. Julien Gracq ira voir la pièce et appréciera la façon dont elle a été montée. Il a aimé infiniment le décor de Jean-Paul Vergier alors qu’il avait détesté les costumes et le décor de la pièce de Marcel Herrand.
         La pièce a aussi été montée ensuite en 1996 en Italie à San Miniato.


         1959 – A Monte-Carlo, un opéra est créé par Luciano Chailly à partir du Rivage des Syrtes. Opéra en trois actes et un prologue, La Riva delle Sirti dont le livret de Renato Prinz Hofer.
         Troupe italienne de premier ordre. Mise en scène fort adroite de Maurice Besnard. L’orchestre de Monte-Carlo, devenu à la suite d’une importante réorganisation l’un des meilleurs de France.
         Monsieur Julien Gracq, qui assistait à la représentation, a déclaré, en se défendant de vouloir apporter la moindre critique : "La musique est extraordinaire. Luciano Chailly manie les chœurs de façon étonnante."


         Un siècle d’écrivains, France 3
         Portrait d’un écrivain pour qui l’attente est magnifique. Michel Mitrani a suivi le parcours de Julien Gracq pendant cinquante minutes. Un parcours commenté par Julien Gracq qu’on ne voit pas. La seule indiscrétion de ce portrait c’est la voix de Monsieur Louis Poirier, agrégé de géographie.
         Ce beau croquis s’ouvre sur une phrase d’André Breton extraite de L’Amour fou. "J’aimerais que ma vie ne laissât pas après elle d’autre murmure que celui d’une chanson de guetteur, d’une chanson pour tromper l’attente. Indépendamment de ce qui arrive, n’arrive pas, c’est l’attente qui est magnifique."


           Extrait de presse de décembre 2007 :
           Avec le recul, le plus frappant encore dans l'itinéraire de Gracq, c'est sa cohérence. Il s'était fixé jeune un absolu de la littérature et il s'y est tenu. Avoir très tôt une forte idée de ce qui nous fait vivre et ne jamais en dévier toute une vie durant, n'est-ce pas le début d'une forme de sagesse ? Ni compromis ni compromission. Cela autorise de jongler entre les exercices d'admiration et les exercices d'excécration. Il n'a rien concédé à la mode, aux pressions, à l'esprit du temps. En cela, son attitude même, qui ne fut jamais une pose, peut demeurer comme un modèle, quelque chose de si rare dans ce milieu qu'il en devient exemplaire par contraste.
         Pierre Assouline, Blog du Monde, 23 décembre 2007

         Rectitude… gratitude. Gracq est unique. Ses textes luisent dans la pénombre littéraire comme ces “beaux vaisseaux fantômes” qu'évoquait Claude Roy. On ne peut comparer l'expérience de lecture de Gracq.
    Prosaïquement liée à la découpe des pages non massicotées de ses livres chez José Corti, on en sort avec un puissant sentiment de gratitude. À chaque page découverte on le remercie pour la beauté, l'intelligence, le dépaysement. Il nous emmène sur des sentiers qui ne croisent aucun autre, où nul autre sinon lui ne peut nous orienter. Installant des paysages mentaux fabuleux et de précises topographies, il crée, à proprement parler, des lieux-dits.
         Didier Pourquery, Éditorial de Libération, 24 décembre 2007.

         [Julien Gracq] n'est pas seulement le meilleur paysagiste de notre littérature - plus exact que Chateaubriand, plus musical que Stendhal, plus sensuel que Proust - il est aussi l'un des écrivains contemporains qui donne le plus intensément à ses lecteurs, le sentiment de l'énergie, de l'air vif, de l'étincelle électrique, de la respiration, des rythmes du corps et de l'intelligence - et de ce qu'il nommait “la mélodie de la vie”.
    Pierre Lepape, Télérama, 24 décembre 2007

         «Pourquoi le sentiment s'est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul -le voyage sans idée de retour- ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s'apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l'excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d'attache, à la clôture de la maison familière?»
    Ainsi s'ouvre les Eaux étroites que Julien Gracq publia en 1976. Adulte aux sortilèges, l'écrivain s'est attaché tout au long de son œuvre ouverte par Au château d'Argol, en 1938, à rendre compte de ce romanesque de l'habitude, aux paysages et aux «excursions» aussi bien intérieurs qu'extérieurs qui se révèlent tout à fait imprévus et aventureux à force de sembler ne pas l'être.
         Mathieu Lindon, Libération, 23 décembre 2007

    Fidèle à l'idée de l'écrivain du XIXem siècle, il pensait que seuls comptent les livres, que l'ego sciptor n'avait guère d'intérêt.
    Il aimait les échecs, le cinéma, le fantastique allemand, Wagner puis Brahms, les romans policiers, Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, Maurice de Guérin, Jules Verne, le football, le rugby et, plus surprenant, le boomerang, dont il était fin connaisseur. Il se fichait des mondanités car il n'avait pas besoin de briller pour être ce qu'il fut: Julien Gracq, écrivain français.
         Anthony Palou, Le Figaro, 28 décembre 2007

         Tel le feu sous la glace, l'écriture de Gracq consume d'immobiles roideurs. Tout le contraire d'un Céline : « Un homme qui s'est mis en marche derrière son clairon », note-t-il ( En lisant en écrivant), avant de lâcher : « Le drame que peuvent faire naître chez un artiste
    les exigences de l'instrument qu'il a reçu en don »… Lui, aura toujours exercé sur les bouillonnements de la vie et de l'oeuvre un contrôle qu'il sut rendre magique.
    Le travail qu'il accomplissait sur la langue semble résumé par ce qu'il écrit, dans La Presqu'île, à propos de « cette heure de fête rapide et menacée, aussi précieuse, aussi passagère que le rayon vert », quand l'Atlantique donne toute sa mesure sur les plages
    occidentales : « La marée montante et presque étale, avec cette exaspération de son tonnerre sur le sable ferme, qu'on lui voit à ce moment-là, ces derniers coups de bélier plus rageurs contre un obstacle qui se durcit. »
    L'ascétisme du personnage en fit oublier l'humour - sa description de grappes de touristes visitant les Causses déchaîne le rire. (…)
    On croyait que Julien Gracq gravait dans le marbre, alors qu'il inoculait des rémanences : « Les plaisirs dont on est redevable à l'art, c'est, pour les neuf dixièmes, au cours d'une vie, non le contact direct avec l'oeuvre qui en est le véhicule, mais son seul
    souvenir. »
         Antoine Perraud, La Croix, 24 décembre 2007

         Loin d'être à l'écart de tout, Gracq cherchait précisément, par des chemins singuliers, à participer de ce Tout, à ne jamais se couper de son mystérieux champ d'attraction. C'était pour ne pas rompre cet accord fragile, incertain, avec l'unité du monde qu'il ignorait avant-scènes et parades. Il ne désertait que le jeu de miroirs, l'écume dérisoire, pas le flux profond, pas la présence alertée aux êtres et aux choses. Comme Novalis dont il se disait proche, il concevait un réel plus vaste, mais sans fêlure, ouvert à toutes les lignes de fuite, mais sans évasion radicale. (…)
    Tous les livres de Julien Gracq manifestent cette aptitude, cette sensibilisation extrême, qui change le plus simple déplacement, la plus courte errance, en éléments d'une quête où le Graal n'est qu'un souffle, une énergie conquise sur l'imaginaire, une subversion du destin. Pour Gracq, le roman n'est pas un territoire balisé, une construction planifiée, mais un mouvement plus ou moins brusqué, avec élan, sursaut, suspens, dont la tentation première est une prise de possession de l'espace.
    D'où ces personnages au bout et au bord d'eux-mêmes, déstabilisés, désancrés, en état de
    disponibilité, de vacance, prêts à se découvrir, se dévoiler ou mourir en situation de perpétuel départ. D'où cette mobilité des images, cette simultanéité des perceptions, des sentiments, des pensées, comme si l'auteur-sourcier captait dans le monde et les songes toutes les sources à la fois et tentait, par le glissement des mots, par le déversement des phrases, de transmuer cette ivresse pure en possible plénitude.
    En plénitude physique s'entend, car rien n'est moins ineffable que l'écriture hautement charnelle de Gracq, car rien n'est moins désincarné que sa bouleversante respiration.
         André Velter, Le Monde, 24 décembre 2007

         Ses livres sont des blocs. Plus encore que l'intangibilité de l'équation, ils ont la densité des minéraux qui leur donne à la fois l'étrangeté inépuisable et la précision parfaite. Mais comment cela se fait-il ? Julien Gracq, bien qu'il aime Tolkien, ne joue pas au surnaturel : « J'écris presque comme tout le monde, en commençant par le début et en finissant par la fin », dit-il avec humour. Le secret est à portée de main.
    Laurent Wolf, Le Temps, Genève, 24 décembre 2007


         Sur le Web :

         – Les pages de l'ADPF
         – Les pages du site Remue.Net
         – La page du poète Jean-Michel Maulpoix
         – Le fonds de la bibliothèque d'Angers




    [La maison de Julien Gracq,
    Saint-Florent-le-Vieil]







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    Source: Wikipédia

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