• Les cris de Paris

    • Relevé sur un ancien numéro papier des Jeux de Maxi (aout 2010)

     

    Les cris de Paris

     

    Du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale, les marchands ambulant lançaient des appels qui signalaient leur présence tout en animant les rues et les places.

     


    V'là le vitrier qui passe !vitrier

    Figure typique des petits métiers, cet artisant déambulait dans les rues aux cris de "Vi-trier ! Vi-i-i-itrier !
    De belles vitres, de bons carreaux !" Il remplaçait les carreaux cassés chez ceux qui étaient assez riches pour s'offrir la transparence du verre; les autres mettaient du papier huilé à leurs
    fenêtres... Vêtu d'une blouse bleue ou noire pour se protéger des salissures, le vitrier utilisait un couteau à mastiquer, un marteau qui lui permettait de clouer ou d'arracher les pointes qui tenaient les vitres dans leur cadre et, pour couper le verre, un diamant monté sur un petit manche.
    Ce sont les chutes, invendables en joaillerie, qui restaient de la taille des diamants, qui servaient à cet usage.

                                    

    Bois-charbon, bois-charbon ! 

    ramoneurs

    Cette vente était la spécialité des charbonniers et des bûcherons, avant de devenir celle des bougnats - débitant de boissons et marchands de charbon, souvent d'origine auvergnate. Chacun transportait sa marchandise dans sa carriole tirée par un chien. Quand aux petits ramoneurs, de jeunes Savoyard généralement, ils se déplaçaient toujours en groupes constitués d'enfants du même

    âge et placé sous la direction d'un maître ramoneur.
    Chaussés de bottines et transportant leur matériel sur leur dos, ils avaient les mains et le visage tout noir.
    pour ramoner les cheminées, ces jeunes enfants utilisaient des brosses rondes métalliques, les hérissons. Ils pouvaient aussi grimper à l'intérieur du conduit, une petite échelle leur permettant d'accéder à l'ouverture.

    Il est minuit, bonnes gens !

    chevaliers du guet

    Organisant des rondes de nuit dans les rues de Paris, le corps des chevaliers du guet se composait d'hommes d'armes à cheval chargés de surveiller la cité, fort peu sûre au Moyen-Âge. ce dispositif sera ensuite adopté par les autres grandes villes de province. Mais, comme on entendait venir de loin une telle troupe, les "malfrats, aigrefins, vides-greniers et autres tire-laine" avaient tout le temps de s'éclipser. En revanche, les dormeurs réveillés en sursaut profitaient pleinement de ces bruyantes parades. De cette pratique nous est restée la chanson Les Compagnons de la Marjolaine: " Qui est-ce qui passe ici si tard ? Compagnon de la Marjolaine. Qui est-ce qui passe ici, si tard ? Gai, gai, dessus le quai ... "

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Étameur, pour vos poêles et vos casseroles !

    étameur

    L'étamage consistait à recouvrir d'une fine couche d'étain les ustensiles culinaires en cuivre car ce métal peut s'oxyder en vert-de-gris, ce qui représente un danger pour la santé. L'étain, non toxique, fondant à basse température, l'étamage se faisait sur un fourneau, directement chez le client. L'étameur confectionnait également de petit miroir de verre qu'il recouvrait d'une très fine couche d'étain. De leur côté, les vendeurs de vaisselle en étain proposaient plats, aiguières à eau, couvert et gobelets, que les bourgeois recherchaient et qui servaient également d'objets de décoration. Mais, le plus souvent, les convives d'origine modeste mangeaient sur une large tranche de pain coupée posée sur la table.

     

    Elles sont bonnes mes oublies !

    marchand d'oublies

    Ancêtre de la gaufre, cette pätisserie mince et de forme ronde est composée de farine et d'eau, de lait, d'oeufs et de sucre ou parfois de miel. Elle est cuite entre deux fers, comme une gaufre très fine, puis souvent roulée en cylindre creux. Au Moyen Âge, les vendeurs d'oublies proposaient leurs gâteaux sur les marchés publics, devant les églises et dans la rue. Ils étaient regroupés en corporation et il ne leur était permis de cuire les gâteaux aux portent et le long des murs des églises que les jours de fête des saints patrons et les jours de pardon. Dans le but de limiter les bagarres qui se déclanchaient souvent entre vendeurs, chaque fourneau devait être distant des autres de quatre mètres.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    « Faut pas fricoter avec la BonneJe suis CHARLIE »