• Z comme Zélie

    Z comme Zélie Guérin

    Azélie Martin (qu'on appellera toujours Zélie), née Azélie-Marie Guérin (° Gandelain, près de Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne, 1831 - Alençon, 1877) dentellière, appartiennent à la petite bourgeoisie d’Alençon.
    Femme de Louis Martin, de son nom complet Louis-Joseph-Aloys-Stanislas Martin (° Bordeaux, 1823 - Lisieux, Calvados, 1894), horloger. Ils ont été béatifiés le 19 octobre 2008 à Lisieux, pour l'exemplarité de leur vie de couple.
    Mais ils sont surtout connus pour être les Parents, entre autres, de Marie Françoise Thérèse MARTIN, alias Sainte Thérèse de Lisieux. (voir sa généalogie sur mon arbre)

    Le père d'Azélie, Isidore Guérin (°1777 - 1865), est un ancien soldat de la Grande Armée qui s'est battu à Wagram, a suivi Masséna et Soult pendant la guerre d'Espagne, est désormais gendarme à Saint-Denis-sur-Sarthon. Sa mère, Louise-Jeanne Macé (°1805 - 1859), est une paysanne assez rude. Zélie a une sœur aînée, Marie-Louise (°1829 - 1877). Son frère Isidore (°1841 - 1909) naît dix ans plus tard.

     

    En septembre 1844, ses parents s'installent à Alençon. Zélie et Marie-Louise reçoivent une formation soignée au pensionnat des religieuses des Sacrés-Cœurs de Picpus. Intelligente et travailleuse, Zélie garde de son éducation austère une tendance au scrupule, bien dans la spiritualité de l'époque. Les relations avec sa mère sont difficiles et elle ne conservera pas le souvenir d'une enfance heureuse, elle écrira même : « Mon enfance, ma jeunesse ont été tristes comme un linceul ». Elle ressent assez tôt un appel à la sainteté, que tempère pourtant son robuste bon sens : « Je veux devenir une sainte, ce ne sera pas facile (...) ». Elle songe alors à entrer à l'Hôtel-Dieu d'Alençon comme religieuse, mais la supérieure l'en dissuade.

    Déçue, elle devient dentellière et se révèle particulièrement douée pour la confection de dentelle au point d'Alençon, travail délicat et minutieux. En 1853, âgée seulement de 22 ans, elle ouvre une boutique avec Marie-Louise. Mais sa sœur la quitte pour entrer au couvent des Visitandines du Mans sous le nom de sœur Marie-Dosithée.



    Zélie Martin en 1875



    Voici deux dentelles réalisées par Zélie Guérin

     

    En 1858, c'est à l'âge de 35 ans, sur le pont de Sarthe dans la capitale ornaise, que Louis rencontre Zélie qui en a alors 27. Ils se marient le 13 juillet 1858 à l'église Notre-Dame d'Alençon. À l'instigation de Louis, ils décident d'abord de vivre comme frère et sœur dans une continence perpétuelle. Mais leur confesseur les en ayant dissuadés, les accouchements se succèdent entre 1859 et 1873 : Zélie donne naissance à neuf enfants, sept filles et deux garçons. Hélas, la mortalité infantile demeure très élevée à cette époque, et les Martin perdent quatre enfants en bas âge.

     

    Malgré ces deuils, malgré une maladie du sein qui progresse lentement depuis 1863, Zélie consacre toute son énergie à son entreprise. Celle-ci est prospère et emploie jusqu'à une vingtaine d'ouvrières. À force de labeur et d'épargne, les époux Martin ont acquis une grande aisance financière. En 1870, Louis vend son horlogerie à un neveu, afin d'aider sa femme à administrer la boutique et à gérer leurs biens.

     

    Zélie se dévoue également pour ses filles : « Moi j'aime les enfants à la folie. J'étais née pour en avoir, mais il sera bientôt temps que cela finisse ». La petite dernière, Thérèse, naît en janvier 1873. Afin de recevoir une éducation chrétienne, les aînées sont envoyées au pensionnat de la Visitation du Mans. Les soucis ne manquent pas, tels les difficultés scolaires de Léonie ou la santé délicate de Thérèse, à qui il faut trouver une nourrice à la campagne. Si Zélie, femme active et énergique, tient incontestablement une place prépondérante dans le couple, elle ne cesse de louer la bonté paisible de Louis : « C'est un saint homme que mon mari, j'en désire un pareil à toutes les femmes ».

     

    Fervents chrétiens, Zélie et Louis assistent chaque matin à la messe de 5h30. Ils pratiquent le jeûne et la prière en famille, respectent scrupuleusement le repos du dimanche. Ils savent également mettre en pratique leurs convictions : ils visitent les vieillards seuls, les malades, les mourants ; lorsque l'occasion se présente, ils accueillent un vagabond à leur table, font les démarches pour le faire accepter à l'hospice d'Alençon. Zélie s'occupe notamment de ses bonnes et de ses ouvrières, souvent jeunes et inexpérimentées.

     

    En 1876, la maladie frappe la famille Martin. C'est d'abord la sœur de Zélie, Marie-Dosithée, que ronge inexorablement la tuberculose. Durement affectée, Zélie se résout à consulter pour elle-même un médecin en décembre 1876. Malgré ses maux de tête, ses douleurs d'estomac, elle n'avait pas voulu jusqu'alors se soucier de sa santé. Mais le diagnostic ne laisse aucun espoir : la « tumeur fibreuse » au sein est trop avancée, une opération serait inutile. Zélie reçoit lucidement la nouvelle, tandis que Louis est « comme anéanti ». Isidore, le frère de Zélie devenu pharmacien à Lisieux, lui fait rencontrer un grand chirurgien. Mais celui-ci déconseille également l'opération : il est trop tard.

    Le 24 février 1877, Marie-Dosithée s'éteint. C'est pour Zélie un coup terrible, et son mal empire. En juin 1877, malgré ses souffrances, elle se rend à Lourdes, mais le miracle espéré n'a pas lieu. De retour à Alençon, elle met de l'ordre dans ses affaires et prépare la maisonnée à sa prochaine disparition. Elle reçoit l'extrême-onction le 26 août en présence de Louis et de ses filles, et meurt après deux jours d'agonie le 28 août 1877. Elle est inhumée le 29 août au cimetière d'Alençon, laissant une famille effondrée et cinq filles dont la plus jeune, Thérèse, est âgée seulement de quatre ans et demi


     

     

    Tombeaux de Louis et Zélie Martin

    "Les corps de Louis(1823-1894) et Zélie(Marie-Azélie) Martin(1831-1877), née Guérin, parents de Ste Thérèse(1873 -1897) ont reposé dans ces tombes du 13 octobre 1958 au 26 mai 2008. Ils ont été exhumés et pourront être vénérés, à partir de septembre 2008, dans un reliquaire, (commun) à la crypte de la basilique. Ce lieu reste un espace pour les prier"

     Source Généanet - Wikipédia - therese-de-lisieux.catholique.fr

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