• L'Histoire du Cognac


    Issus d'un vignoble de qualité, transporté par bateaux vers les pays d'Europe du Nord, les vins du Poitou, de La Rochelle et d'Angoumois font, dès le XIIIe siècle, le bonheur des Anglais, des Hollandais et des Scandinaves.
    A partir du XVIIe siècle, ils sont transformés en eau-de-vie, qui sera bonifiée en fûts de chêne pour devenir Cognac.
    Ainsi débute l'aventure d'une ville qui va devenir la capitale d'un commerce de renommée mondiale.

     

    • IIIe siècle

    Extension du vignoble de Saintonge:
    L'Empereur Romain Probus étend à tous les Gaulois le privilège d'avoir des vignes et de faire du vin.

    Bassins liés à la production
    du vin de Cognac
    Bas relief Gallo-Romain
    Musée de Saintes
    Amphore à vin

     

    • XIIe siècle

    Constitution sous l'impulsion de Guillaume X, Duc de Guyenne et Comte de Poitiers, d'un grand vignoble appelé Vignoble de Poitou.

     

             Église St-Leger à Cognac             Abbaye de Châtres
                  (près de Cognac)
              Église de Corme-Royal
                    (Charente-Mme)

     

    • XIIIe siècle

    Le vignoble de Poitou produit des vins qui, transportés par des navires hollandais venant chercher le sel de la côte, sont appréciés dans les pays bordés par la Mer du Nord.
    Grâce à lui, nait, dès le Moyen Âge dans le bassin de la Charente, une mentalité propice aux échanges commerciaux. Le vignoble s'étend progressivement vers l'intérieur du pays, en Saintonge et en Angoumois.
    La ville de Cognac se distingue déjà pour son commerce du vin qui s'ajoute à l'activité de son entrepôt de sel connue depuis le XIe siècle.

    Abbaye de Fontdouce
    (Charente Mme)
    Porteurs de sel Saint-Louis

     

    • XVIe siècle

    Les vaisseaux hollandais viennent chercher à Cognac et dans les ports charentais les vins renommés des crus de «Champagne» et des «Borderies».
    Les vignobles d'Aunis produisent de telles quantités de vins qu'il devient difficile de les écouler d'autant plus que leur qualité baisse, car ces vins d'un degré alcoolique peu élevé, souffrent de la longueur des voyages en mer.
    C'est à cette époque que les marchands hollandais l'utilisent pour alimenter leurs nouvelles distilleries.
    Ils le transforment en «vin brulé», le brandwijn, qui donnera le mot «brandy». Pensant recréer le vin initial, les hollandais boivent ce breuvage allongé d'eau.
     

    Vue générale de Cognac Scène de vendanges François 1er - Château de Cognac

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    • XVIIe siècle

    Au début de ce siècle apparait dans la région, la double distillation qui va permettre au produit de voyager sous forme d'eau-de-vie inaltérable, qui bien plus concentrée que le vin, est moins onéreuse à transporter.
    Les premiers alambics installés en Charente par les Hollandais, seront progressivement modifiés; les Français en maitriseront et en amélioreront la technique avec le procédé de la double distillation.
    A la suite des retards dans les chargements de bateaux, on s'apperçoit que l'eau-de-vie se bonnifie en vieillissant dans des fûts de chêne (du Limousin) et qu'elle peut même se consommer pure.

     

    Distillateur
    (encyclopédie Diderot)
    Jarnac au début du XVIIe siècle Gabares sur la Charente

     

     

    • XVIIIe siècle

     Dès la fin du XVIIe siècle, et surtout à partir du siècle suivant, le marché s'organise et, pour répondre à la demande, des affaires du négoce se créent, les «Comptoirs», dans les principales villes de la région, la plupart d'origine anglo-saxonne.
    Certains existent encore aujourd'hui. Ils collectent les eaux-de-vie produites et nouent des relations régulière avec leurs acheteurs, en Hollande, en Angleterre, en Europe du Nord puis en Amérique et vers le Moyen-Orient.


    Port de Rochefort
    Chai de Cognac en 1770
    Port de Cognac

     

    • XIXe siècle

    On assiste à la naissance de nombreuses maisons de commerce qui prennent, au milieu di XIXe siècle, l'habitude d'expédier l'eau-de-vie en bouteilles et non plus en fûts.
    Cette nouvelles forme de commerce donne elle-même naissance à des industries connexes: la verrerie, la fabrique de ciasse, de bouchons et l'imprimerie. Le vignoble s'étend alors sur près de 280 000 hectares.
    Vers 1875 apparait en Charente le phylloxéra. il va détruire la plus grande partie du vignoble, qui ne recouvre plus alors que 40 000 hectares en 1893. ce drame va donner laissance en 1888 au Comité de Viticulture, suivi de la Station Viticole en 1892. De nombreuses années d'efforts et de patience seront nécessaires pour remettre à flot l'économie de la région.


    Vue générale d'une maison de négoce
    Machine à fabriquer les bouteilles
    Scène de foulage du raisin

     

    • XXe siècle

    La reconstitution du vignoble s'effectue lentement, grâce à des porte-greffes américains insensibles aux attaques du phylloxéra. Fragilisés par le greffage, les cépages traditionnels (Colombard, Folle Blanche...) sont peu à peu remplacés par l'Uni Blanc, plus résistant, maintenant utilisé à plus de 90% pour la production du Cognac.
    Le 1er mai 1909, la zone géographique de production est délimitée. Dès 1936, le Cognac est reconnu comme Appellation d'Origine Controlée. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le bureau de répartition des vins et eaux-de-vie, permet de préserver le stock de Cognac. A la libération, apparait le Bureau National Interprofessionnel du Cognac, auquel est rattachée la Station Viticole en 1948.
    Tous les stades de l'élaboration du Cognac sont désormais soumis à une réglementation destinée à protéger le produit dont la notoriété s'affirme de plus en plus.



    Carte de la région délimitée du Cognac
    Cliquez pour l'agrandir
    Vignoble de Cognac
     Bureau National Interprofessionnel du Cognac

     

    • XXIe siècle

    Le Cognac est exporté dans plus de 150 pays dans le monde. Quelle que soit la façon de le consommer, il conserve, de l'Extrême-Orient au continant américain en passant par l'Europe, l'image d'un produit de qualité, symbole de la France et synonyme d'Art de vivre.
    produit de luxe, il est sensible au contexte politico-économique de la planète et fait l'objet, de la part des professionels, d'une vigilance extrême, pour que, face à une concurrence
    internationale croissante, sa qualité, sa spécificité et son authenticité soient maintenues.


         

     

    Extra old, c'est à dire assez jeune (au moins 6 ans et demi):

    "Le cognac, qui a une réputation à défendre dans le monde entier, a érigé des règles très strictes pour protéger les consommateurs et pour que, tant au plan de sa fabrication que de sa présentation, il ne puisse faire l’objet d’aucune contrefaçon. Ceci implique le respect de nombreuses règles au niveau de la distillation, du stockage, du vieillissement, des assemblages, etc.


    Un cognac prêt à être commercialisé ne peut être vendu sans être âgé d’au moins deux ans et demi comptés à partir du 1er octobre de l’année de la vendange. Pour les differentes classes de cognac, c’est l’âge de l’eau-de-vie la plus jeune dans l’assemblage qui est déterminant.


    • V.S. (Very Special), Sélection, de Luxe. L’âge du plus jeune assemblage ne peut être inférieur à 4 ans et demi. Mais le plus souvent les eaux-de vies sont beaucoup plus vieilles.

    • V.S.O.P., Réserve... Les V.S.O.P. (Very Superior Old Pale), aussi appelés Réserve, sont des cognacs dont l’âge de la plus jeune eau-de-vie a entre quatre ans et demi et six ans et demi."

    • Napoléon, Impérial, Hors d’âge, Vieille Réserve, X.O. Toutes les appellations de type Napoléon ou XO ou "très vieux" sont des cognacs dont les plus jeunes eaux-de-vie dépassent au minimum les 6 ans et demi d’âge. Mais la plupart des cognacs dépassent ces minima requis par la réglementation. La durée de vieillissement dépasse plusieurs dizaines d’années pour les appellations les plus prestigieuses.

     

     Source: http://www.cognac.fr

     

     

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