• C comme Chapka

    A comme Aleksandrov

    C comme Chapka


    Chapka
    (шапка, šapka)

    C comme Chapka

    L'ouchanka (russe : уша́нка, de ouchi, « oreilles ») est un chapeau traditionnel russe ou scandinave, en fourrure, muni de parties rabattables qui peuvent couvrir les oreilles et la nuque, ou se maintenir nouées sur le haut du chapeau. Dans le langage courant, on le désigne souvent sous le simple nom de chapka qui signifie « chapeau ».

    L'ouchanka est portée dans les pays au climat continental ou polaire comme le Canada, les États-Unis, la Russie, la Corée du Nord, en Europe de l'Est, en Scandinavie et dans les pays issus de l'Union soviétique.

    • Quelles sont les origines de la chapka ?

    Rien qu'à l'évocation de son nom, on se fait une idée sur sa provenance. En effet, le mot « chapka » signifie « chapeau » en russe. En Russie, on l’appelle plus spécifiquement « ouchanka » c'est tout simplement la contraction du mot « ouchka » qui signifie « oreilles » avec le mot « chapka ».
    Au Quebec, on parle de « casque de poils ».

    La chapka semble puiser son essence dans la toque traditionnelle russe qu’arboraient, encore, sur leurs têtes, les grands chefs soviétiques du Kremlin devant les médias au XX° siècle. Elle est très ancienne semble-t-il, mais les sources concernant ses origines diffèrent : d’un côté, l’Histoire raconte qu’elle est apparue au XII° siècle, lorsque le Grand-Prince Vladimir II de Kiev l’a reçu en cadeau des mains de son grand-père l’Empereur de Byzance Constantin IX Monomaque, et  qui l’aurait fait fabriquer à sa seule attention. Cependant, cette transcription est plus que douteuse en raison des dates de règne de ces deux personnalités de l’Histoire de la Grande Russie. La seconde version, plus crédible, nous dit plutôt que ce chapeau est une évolution de celui que portaient les hommes issus du peuple de Mongolie durant les invasions et les conquêtes du Moyen-âge. Quoiqu’il en soit, c’est bien à partir de cette époque que le port de la chapka se répand dans les plaines sibériennes de Russie.

    C comme Chapka

    Elle est à l’origine constituée de fourrure de castor ou d’ours, et plus tard, on la fabriquera avec des peaux de lapins, de renards ou de martres (des animaux donc plus petits), afin de répondre à la demande de la grande bourgeoisie russe dans un premier temps, et aux besoins des militaires de l’armée soviétique. En effet la chapka fait partie de l’uniforme militaire des troupes russes, mais aussi des polices finlandaises et canadiennes. On voit très souvent ce cliché d’un soldat de l’armée rouge, en son temps, coiffé d’une chapka en fourrure synthétique mais avec les rabats relevés sur la tête, même lorsque le froid est glacial. Pourquoi d’après vous ? Tout simplement car il semble inutile et surtout « peu viril » de rabattre les pans de la chapka sur ses oreilles s’il ne fait pas vraiment froid. Tout est relatif.

     L'ouchanka fait partie de l'uniforme d'hiver des forces armées et des polices russes, finlandaises, canadiennes, ainsi que dans les unités de police de certains États américains (comme l'Alaska).

    C comme Chapka

     Gerald Ford et Léonid Brejnev à Vladivostok en 1974,
    portant respectivement un ouchanka de fourrure
    qui semble être de rat musqué et une toque d'astrakan.
     

    Les ouchankas pouvaient autrefois être faites de peau d'ours ou de castor. Elles sont aujourd'hui typiquement faites de fourrure de lapin ou de rat musqué (espèce introduite en Europe, notamment pour produire des fourrures) ; les articles de luxe se trouvent en renard, martre ou fourrure de mouton de qualité. Les dirigeants soviétiques, les apparatchiks et les personnes appartenant à une élite (ou prétendant à une telle appartenance) portaient les chapkas en fourrure de faon de renne qu'on appellait les « pijik » (russe : Пыжик). La fabrication des « pijik » était déterminée par le standard « ГОСТ 11026-64 »1.

    Les modèles militaires soviétiques étaient en fourrure synthétique, que les Russes appellent par dérision « fourrure de poisson ».

    C comme Chapka
    Fabrication d'une Chapka

    La chapka de Monomaque 

    C comme Chapka

    Le luxe et l’opulence de la cour des gouvernants de la Russie ont de tout temps étonné les étrangers. Aussi, l'ambassadeur anglais en Russie Carlyle décrivait au XVIIe siècle ses impressions sans dissimuler ses émotions : « Il nous est arrivé ce qui arrive à ceux qui sortent des ténèbres pour s’exposer à un soleil éblouissant. C’est à peine si nos yeux pouvaient supporter l’éclat de la cour du tsar de Russie qui brillait d’une multitude de pierres précieuses ». La chapka de Monomaque, symbole du pouvoir autocrate, était un des grands attributs des grands princes et des tsars de Moscou.

    Ce couvre-chef crée à la charnière du XIIe et du XIVe siècles se composait de 8 plaquettes d’or ornées de grosses perles, de rubis et d’émeraudes. La chapka a une bordure en zibeline et est surmontée d’une croix en or. Le tsar ne mettait la chapka qu’une fois, le jour de sa montée sur le trône et par la suite chaque souverain était sacré par sa couronne propre. Les historiens sont toujours partagés en ce qui concerne les origines de la chapka de Monomaque. Elle aurait été confectionnée en Byzance ou en Asie Centrale, à en juger par sa forme et ses motifs.

    Une légende apparue au XVe siècle fait croire que la chapka aurait été envoyée par l’empereur de Byzance Constantin Monomaque à son petit-fils, le grand prince Vladimir de Russie. C’est pour cette raison qu’elle porte le nom de Monomaque. Pourtant, cette version est très controversée. En effet, Constantin est mort en 1055, quand Vladimir n’avait que deux ans pour ne devenir grand prince qu’à l’âge de 56 ans. De plus, il n’existe aucune mention de la chapka de Monomaque dans les documents historiques jusqu’au XIVe siècle. C’est seulement en 1328 que « la chapka en or » est mentionnée dans une chartre du prince de Moscou Ivan Kalita. Elle devient depuis une relique d’État et se transmet d’un souverain à l’autre. De nombreux historiens supposent qu’elle avait été offerte au prince de Moscou par le khan Ouzbek de la Horde d’or. Pourtant, le nom de l’empereur de Byzance est resté pour toujours associé à ce couvre-chef précieux.

    En 1498, le grand prince de Moscou Ivan proclame son petit-fils Dimitri son successeur. Le jeune homme devient le premier prince couronné avec la chapka de Monomaque. Ivan III voulait unir sous son sceptre les principautés russes éparses. C’est pour cette raison que la cérémonie de couronnement faisant intervenir cette relique historique avait un sens emblématique pour le souverain. En effet, la chapka de Monomaque faisait du prince de Moscou et de sa dynastie le premier des princes russes. C’est dans la grande cathédrale du Kremlin de Moscou, en présence des boyards, du clergé et d’une foule de gens du peuple qu’Ivan III mit la chapka précieuse sur la tête de Dimitri et c’est devenu une tradition depuis.

    En 1682, les frères du tsar Fédor Alexéevitch mort sans descendance Ivan et Piotr deviennent candidats au trône. Mais ils ne pouvaient gouverner le pays car Ivan tait gravement malade et Piotr n’avait que 10 ans. Les partisans des deux tsarévitchs ont engagé une âpre lutte en défendant le droit au trône pour le candidat de leur choix. Soucieux d’éviter la division de l’élite politique nationale et de mettre fin aux intrigues qui se tramaient à la cour, les boyards ont décidé de mettre sur le trône les deux souverain à la fois. Mais, comme il n’y avait qu’une seule chapka de Monomaque, il a fallu en faire une copie. Les deux couvre-chefs sont actuellement conservés au Palais des armures du Kremlin de Moscou. Ivan et Piotr, devenus par la suite empereur Pierre Premier, étaient les derniers souverains russes couronnés avec la chapka de Monomaque parce que leurs successeurs étaient déjà sacrés avec la Grande Couronne Impériale. Plus près de nos jours, en 2002, les joaillers russes ont confectionné une copie de plus de la chapka. Ils ont voulu l’offrir à l’administration de la présidence russe. La chapka moderne est en tout point semblable à l’original est évaluée à environ 50 000 dollars parce qu’une partie des pierres était fausse. Or, ce cadeau a été rejeté parce que le chef d’un État démocratique n’était pas supposé porter ce symbole du pouvoir monarchique. On ignore ce qu’est devenu le présent mal avenu. Officieusement. Il a été vendu aux enchères à un acheteur anonyme et le produit de cette vente aurait été versé dans un fonds pour enfants.

    Sources: Wikipédia, chapeau-enfant.com, sputniknews.com

    « B comme BorodinoD. comme Drapeau de la Russie »